Trumponomics ne peut exister sans la 'Tradwife' : Le rêve d'une Amérique traditionaliste
Donald Trump possède une capacité unique à transformer chaque enjeu – même les plus arides comme la politique commerciale mondiale – en une bataille culturelle. Son régime tarifaire promet non seulement de restaurer la puissance économique américaine, mais aussi une virilité en crise, selon la droite MAGA. Ce protectionnisme agressif est vendu comme une évasion nostalgique vers une époque révolue : le retour des hommes à l'usine, loin des emplois de bureau "féminisants" et des jeux vidéo. Jesse Watters de Fox News a même affirmé en avril que les emplois de bureau "féminisaient" les hommes, tandis que le travail manuel les ramènerait à leur virilité. Cette vision puise dans des critiques légitimes du tissu social déchiré et des économies en difficulté, mais elle ignore délibérément un élément clé : la place des femmes. Dans ce monde idéal de Trump, les femmes sont reléguées au foyer, chargées de procréer et de s'occuper des tâches domestiques, un rôle glorifié par des politiques natalistes comme des "bonus" à la naissance. Des influenceuses "tradwives" promeuvent déjà ce mode de vie anti-féministe et anti-capitaliste sur les réseaux sociaux, préparant le terrain pour cette réinitialisation culturelle. Pourtant, cette vision binaire des genres est non seulement rétrograde, mais aussi économiquement irréaliste. Le pronatalisme, qu'il soit de droite ou de gauche, risque de limiter les choix des femmes en faisant de la maternité un impératif moral. Alors que Trump consolide son pouvoir, le féminisme, plus nécessaire que jamais, fait face à une crise de image. Les femmes qui s'opposent à ce monde traditionaliste doivent se mobiliser pour défendre leurs droits.