Trump peut-il résorber la dette nationale ? Sénateurs républicains, investisseurs et même Elon Musk doutent
Le président Donald Trump est confronté au défi de convaincre les sénateurs républicains, les investisseurs mondiaux, les électeurs et même Elon Musk qu'il n'enfouira pas le gouvernement fédéral sous les dettes avec son projet de réductions fiscales de plusieurs billions de dollars. Les marchés financiers restent sceptiques, Trump ne parvenant pas à réduire les déficits comme promis.
Michael Strain, directeur des études de politique économique à l'American Enterprise Institute, souligne que les promesses de coupes budgétaires n'ont abouti à rien. La Maison Blanche a vivement critiqué ceux qui s'inquiètent de l'augmentation de la dette sous Trump, malgré l'explosion du déficit lors de son premier mandat après les réductions fiscales de 2017.
La porte-parole Karoline Leavitt a rejeté les estimations du Congressional Budget Office (CBO), qualifiant leurs hypothèses de 'médiocres'. Le président de la Chambre, Mike Johnson, a également remis en cause les prévisions du CBO sur la croissance économique.
Trump a lui-même admis que l'absence de coupes suffisantes s'expliquait par la nécessité de préserver la coalition républicaine au Congrès. L'administration mise sur une croissance économique forte pour compenser les réductions fiscales, une stratégie jugée irréaliste par la plupart des économistes.
Elon Musk, ancien membre de l'équipe Trump, a exprimé sa déception face à un projet de loi qui 'augmente le déficit budgétaire'. Selon le Committee for a Responsible Financial Budget, les mesures adoptées par la Chambre pourraient ajouter plus de 5 000 milliards de dollars à la dette nationale sur dix ans.
La dette fédérale atteint désormais 36 100 milliards de dollars, avec des taux d'intérêt bien plus élevés qu'en 2017. Le Conseil des conseillers économiques de la Maison Blanche affirme que ses politiques généreront une croissance annuelle moyenne de 3,2%, bien au-dessus des prévisions du CBO.
Cependant, des économistes comme Kent Smetters qualifient ces projections de 'fiction'. Jason Furman, ancien conseiller d'Obama, souligne que ces réductions fiscales ne stimuleront pas significativement la compétitivité.
Au Sénat, des républicains comme Ron Johnson et Rand Paul menacent de bloquer le projet sans engagements clairs sur la réduction des déficits. La Maison Blanche compte sur les recettes douanières pour compenser, mais des décisions judiciaires récentes remettent en cause la légalité des tarifs douaniers de Trump.
Des recherches récentes confirment que la croissance seule ne suffira pas à résorber les déficits. Ernie Tedeschi estime qu'il faudrait 10 000 milliards de réduction sur dix ans pour stabiliser la dette, un défi que les mesures actuelles ne semblent pas pouvoir relever.