L'IA dévoile les réseaux cachés du trafic sexuel : une cartographie révolutionnaire
Une étude révolutionnaire de l'Université de Pennsylvanie utilise l'intelligence artificielle pour révéler les tactiques sournoises de recrutement des réseaux mondiaux de trafic sexuel. En analysant des millions d'annonces en ligne, les chercheurs ont cartographié les routes clandestines utilisées par les trafiquants pour déplacer leurs victimes, offrant ainsi des outils pour intervenir avant l'exploitation.
Le trafic humain, décrit par l'ONU comme un crime en pleine expansion, touche des millions de personnes à travers le monde. En 2021, 50 millions d'individus vivaient dans des conditions d'«esclavage moderne», selon l'Organisation internationale du Travail (OIT). Ce fléau génère environ 150 milliards de dollars de profits annuels, rivalisant avec le trafic de drogue et d'armes.
L'équipe du professeur Hamsa Bastani a développé un système d'IA capable d'analyser des millions de publications en ligne proposant des services sexuels. Cette technologie identifie les tactiques trompeuses, comme des offres d'emploi apparemment légitimes (mannequinat, massages) servant en réalité à piéger des victimes. En croisant ces données, l'IA révèle les connexions entre différentes localisations.
Les résultats montrent que les victimes sont souvent recrutées dans des zones rurales ou périurbaines, loin des lieux d'exploitation. Cette distance géographique a permis aux réseaux criminels d'opérer discrètement dans des communautés vulnérables. La recherche, publiée dans Manufacturing & Service Operations Management, combine science des données et analyse du dark web.
Au-delà de l'appui aux forces de l'ordre, cette innovation offre un cadre de collaboration pour les services sociaux, les organisations communautaires et les décideurs politiques. «Notre approche est scalable et applicable sur le terrain», souligne le Pr Bastani, «elle permet une détection précoce qui peut sauver des vies».
Alors que la lutte contre le trafic humain reste un défi mondial, cette étude ouvre la voie à des politiques plus proactives. En remontant à la source des recrutements, elle propose des solutions pour prévenir l'exploitation avant qu'elle ne commence.