Ce que Medicare ne couvre pas plonge des millions de seniors dans un endettement colossal
Connie Morton, résidente de Colonial Beach en Virginie, a vu son mari décéder en novembre dernier des complications de la maladie de Parkinson qu'il vivait depuis 18 ans. "Pendant cette période, de nombreux frais médicaux n'étaient pas couverts par Medicare", confie-t-elle à Yahoo Finance. Le couple a accumulé près de 90 000 dollars de dettes médicales, au point que Connie envisage désormais de vendre sa maison.
Comme elle, des millions de retraités américains subissent le poids croissant des dettes de santé. Bien que Medicare couvre l'essentiel des soins pour 66 millions de bénéficiaires, les dépenses restant à charge représentent en moyenne 165 000 dollars pour un retraité de 65 ans.
Une étude KFF révèle qu'un senior sur dix endetté pour des raisons médicales doit plus de 10 000 dollars. "C'est un chiffre alarmant", commente Tricia Neuman de KFF, soulignant que la moitié des bénéficiaires de Medicare vivent avec moins de 35 000 dollars par an.
Les postes de dépenses problématiques incluent les soins dentaires, les lunettes, les tests diagnostics et surtout les soins de longue durée. Les établissements pour seniors coûtent en moyenne 74 148 dollars annuels, et jusqu'à 94 000 dollars pour les patients atteints de démence.
Face à ces charges, nombreux sont ceux qui recourent au crédit. Selon West Health-Gallup, la moitié des 50 ans et plus ayant emprunté pour des soins ont contracté environ 3 000 dollars de dettes. Lori Trawinski de l'AARP met en garde contre l'effet boule de neige des taux d'intérêt dépassant souvent 20%.
Pour anticiper ces risques, les experts recommandent de budgétiser les dépenses santé, d'optimiser les plans Medicare, de constituer un compte épargne santé (HSA) et de négocier systématiquement les factures. En dernier recours, le recours à un conseiller financier ou même la faillite peuvent être envisagés, sachant que les comptes retraite sont généralement protégés.
Kerry Hannon, experte en stratégie de retraite, insiste sur l'importance de se préparer aux chocs médicaux qui touchent 80% des seniors, dont 20% nécessiteront des soins intensifs pendant plus de trois ans.