EXCLUSIF : Plus de la moitié des gens appuient sur 'snooze' le matin, révèle une étude. 4 astuces pour briser cette habitude
Si vous passez un temps considérable à repousser les alarmes de votre téléphone avant de vous lever le matin, sachez que vous n'êtes pas seul. Une nouvelle étude sur les habitudes de sommeil des utilisateurs de smartphones dans le monde révèle que l'utilisation du bouton 'snooze' est un phénomène répandu. Grâce aux smartphones, il est plus facile que jamais de retarder son réveil. Mais les experts du sommeil avertissent que cette pratique répétée, aussi appelée alarmes intermittentes, ne nous laisse pas forcément plus reposés.
"L'utilisation du bouton 'snooze' est très courante, mais peu étudiée dans la littérature médicale", explique Rebecca Robbins, Ph.D., scientifique du sommeil à l'hôpital Brigham and Women’s et professeure assistante à la Harvard Medical School, à TODAY.com. Une étude publiée le 19 mai dans Scientific Reports a examiné ce comportement chez un large échantillon d'adultes à travers le monde. "Nous avons tenté de quantifier la prévalence de l'utilisation de la fonction 'snooze' et son impact sur notre sommeil", précise Robbins, auteure principale de l'étude.
Les chercheurs du Mass General Brigham ont analysé les données de sommeil de l'application 'SleepCycle' provenant de plus de 21 000 utilisateurs mondiaux. Parmi les 3 millions de sessions de sommeil étudiées, 56 % se terminaient par l'utilisation de la fonction 'snooze' le matin. En moyenne, les participants ont appuyé sur le bouton 'snooze' deux fois et demi et ont passé 11 minutes à somnoler entre les alarmes. Environ 45 % des sujets étaient classés comme 'gros dormeurs', c'est-à-dire qu'ils utilisaient 'snooze' dans plus de 80 % de leurs sessions de sommeil.
Les raisons de cette tendance sont multiples. Les smartphones, qui ont remplacé les réveils traditionnels, en sont une. Contrairement aux réveils analogiques ou numériques, souvent placés sur la table de nuit, les téléphones sont généralement à portée de main. "Sur la plupart des smartphones, le bouton 'snooze' est très visible sur l'écran", note Robbins. Un simple tap suffit pour gagner quelques minutes de sommeil supplémentaire.
Cependant, le sommeil obtenu après avoir appuyé sur 'snooze' n'est pas vraiment réparateur, et une utilisation excessive pourrait être liée à une moins bonne hygiène de sommeil. Les chercheurs ont observé que les 'gros dormeurs' avaient des comportements de sommeil plus erratiques.
Les impacts de la fonction 'snooze' sur la santé font débat. Certains y voient une transition plus douce entre le sommeil et l'éveil, tandis que d'autres se sentent plus fatigués après s'être rendormis quelques minutes. Une étude de 2023 dans le Journal of Sleep Research suggère que 'snoozer' n'affecte pas la qualité du sommeil et pourrait même avoir des bénéfices cognitifs, mais ces résultats restent subjectifs.
Néanmoins, de nombreux experts s'accordent à dire que 'snoozer' répétitivement peut nuire au sommeil. Cela perturbe les phases de sommeil profond, notamment le sommeil paradoxal (REM), essentiel pour la récupération. "Appuyer sur 'snooze' interrompt ces phases cruciales et ne vous offre qu'un sommeil léger entre les alarmes", explique Robbins.
Pour éviter de 'snoozer', les experts recommandent de régler son alarme à l'heure la plus tardive possible, de se lever immédiatement, d'éviter de consulter son téléphone au réveil et de s'exposer à la lumière naturelle. "La meilleure approche pour optimiser son sommeil est de régler son alarme au dernier moment réaliste", conseille Robbins. Cela permet de bénéficier d'un sommeil REM continu et ininterrompu.
Enfin, il est important de reconnaître l'inertie du sommeil, cette sensation de grogne temporaire au réveil, qui peut durer de 15 à 60 minutes. "Il est normal de vouloir se rendormir, même après une bonne nuit", rassure Robbins. Mais répéter l'utilisation du bouton 'snooze' n'est probablement pas la solution.
Caroline Kee est journaliste santé chez TODAY, basée à New York. Elle couvre des sujets variés, allant de l'actualité médicale à la santé des consommateurs et au bien-être.