Appuyer sur Snooze Sabote Votre Sommeil Paradoxal : Une Habitude Mondiale aux Conséquences Insoupçonnées
Malgré les mises en garde des experts, appuyer sur le bouton snooze reste une routine matinale pour des millions de personnes. Une vaste étude internationale analysant les données de plus de 21 000 individus révèle que 56% des sessions de sommeil se terminent par un snooze, avec des utilisateurs intensifs retardant leur réveil jusqu'à 20 minutes quotidiennement. Cette pratique, particulièrement répandue aux États-Unis, en Suède et en Allemagne, perturbe les phases cruciales de sommeil paradoxal, ne procurant qu'un sommeil léger et fragmenté avant le réveil définitif.
L'étude, publiée dans Scientific Reports par des chercheurs du Mass General Brigham, s'appuie sur les données de l'application Sleep Cycle. Elle démontre que 45% des participants utilisent la fonction snooze plus de 80% des matins, avec une durée moyenne de 11 minutes avant le réveil final. Les jours de semaine enregistrent le plus haut taux d'utilisation, contrairement aux week-ends.
Le Dr Rebecca Robbins, auteure principale de l'étude, souligne : "Nous sabotons nos nuits en cherchant quelques minutes de sommeil supplémentaire. Les heures précédant le réveil sont riches en sommeil paradoxal, essentiel pour la récupération. Le snooze interrompt ces phases critiques."
L'analyse révèle des différences culturelles marquées : le Japon et l'Australie présentent les taux d'utilisation les plus bas. Les petits dormeurs (moins de 5 heures) snoozent moins, probablement par manque de temps. Les utilisateurs intensifs (20 minutes de snooze quotidien) ont des horaires de sommeil plus irréguliers.
"La solution optimale", conseille le Dr Robbins, "est de régler son alarme au dernier moment possible et de se lever immédiatement." L'équipe de recherche, incluant des experts du sommeil renommés, met en garde contre les impacts potentiels sur les performances diurnes.
L'étude soulève des questions sur les habitudes modernes de sommeil. Alors que 3 millions de nuits ont été analysées, les chercheurs appellent à approfondir l'impact du snooze sur la productivité et la santé. Les résultats suggèrent que cette pratique apparemment anodine pourrait en réalité compromettre sérieusement la qualité de notre repos.
Financée en partie par Sleep Cycle, cette recherche ouvre la voie à de nouvelles investigations sur les comportements liés au sommeil à l'ère numérique. Les auteurs soulignent la nécessité de mieux comprendre les conséquences à long terme de ces habitudes très répandues mais peu étudiées jusqu'à présent.