Apprendre à coder, disaient-ils : l'IA supprime déjà des emplois juniors dans la tech
Ces dernières années, les discussions sur le remplacement des humains par l'IA dans le monde du travail se sont multipliées. Si l'ampleur et le calendrier de ce phénomène restaient flous, un secteur est déjà touché de plein fouet : l'industrie technologique. Le rapport 2025 'State of Talent' du fonds d'investissement SignalFire révèle une baisse significative des embauches de jeunes diplômés, tandis que les postes expérimentés résistent mieux.
Selon les données, les diplômés récents ne représentaient que 7% des recrutements l'an dernier dans les géants de la tech, un recul de 25% par rapport à l'année précédente. Les startups ne font pas mieux, avec seulement 6% de nouvelles embauches issues de jeunes diplômés (-11% vs 2023).
Plusieurs facteurs expliquent cette érosion des postes juniors. Les taux d'intérêt élevés post-pandémie ont réduit les levées de fonds, poussant les entreprises à rationaliser leurs coûts. Mais l'IA joue un rôle clé : elle excelle dans les tâches de codage basiques traditionnellement confiées aux débutants.
Les outils comme Jules de Google (gratuit pour l'instant), ChatGPT ou les modèles d'Anthropic automatisent ces fonctions. Mark Zuckerberg vise même 50% du code de Meta généré par IA d'ici 2026. Cette mutation impacte aussi les développeurs expérimentés, dont les missions évoluent vers du contrôle qualité sur des 'chaînes de montage' algorithmiques.
En parallèle, les entreprises réorientent leurs recrutements vers des profils spécialisés en machine learning et data engineering, généralement plus expérimentés. Les postes non techniques (marketing, RH, design) qui constituaient des portes d'entrée pour les jeunes subissent également des coupes claires selon SignalFire.