Circ investit 500 millions de dollars dans une usine de recyclage en France pour résoudre la crise des déchets textiles polyvalents
La société américaine de recyclage textile Circ, soutenue par le gouvernement français et l'Union européenne, construira la première usine industrielle au monde capable de recycler les mélanges de coton et polyester. Installée à Saint-Avold dans le nord-est de la France, cette usine d'un montant de 392 millions de livres (500 millions de dollars) devrait entrer en service en 2028 avec une capacité de traitement de 70 000 tonnes métriques par an.
Ce projet ambitieux, annoncé officiellement vendredi par le gouvernement français, créera 200 emplois. Il représente une avancée majeure pour l'industrie de la mode dans sa lutte contre les déchets et les émissions, en permettant le recyclage à grande échelle des tissus mélangés - un défi technique majeur jusqu'à présent.
Le PDG Peter Majeranowski a confirmé à Reuters que le financement combinerait capitaux propres et dettes, avec des demandes de subventions et garanties publiques en cours. « C'est la première usine industrielle au monde spécialisée dans le recyclage des mélanges polycoton », a-t-il déclaré, soulignant son importance face à la prédominance actuelle de ces matériaux difficiles à recycler.
Selon l'ONU, le secteur de la mode représente jusqu'à 10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et consomme plus d'énergie que les transports aérien et maritime réunis. La technologie brevetée de Circ utilise un procédé hydrothermal pour séparer le polyester du coton, permettant ainsi de récupérer et réutiliser les deux fibres.
Face à la pression réglementaire croissante et aux demandes des consommateurs pour des pratiques durables, cette innovation attire des investisseurs majeurs comme Inditex (propriétaire de Zara) et Patagonia. Les matériaux recyclés par Circ sont déjà intégrés dans des collections commerciales, et l'usine française servira de modèle pour de futurs sites à l'échelle mondiale.
« Nous recevons des expressions d'intérêt du monde entier », a ajouté Majeranowski, citant l'Asie, les États-Unis, le Canada et l'Australie. Les groupes d'ingénierie Worley, GEA et Andritz participent au développement de ce projet pionnier.