Boissons sucrées, aliments transformés, alcool et tabac : des tueurs silencieux – Pourquoi le G20 doit renforcer les taxes santé
D'ici 2030, les maladies non transmissibles représenteront 75 % des décès annuels, dont 8 % dans les pays du Sud. Ces maladies, comme le diabète de type 2, l'hypertension et les cancers précoces, sont alimentées par la consommation de boissons sucrées et d'aliments transformés riches en sucre, sel et graisses saturées. Le marketing agressif de ces produits aggrave la situation, contribuant à une crise sanitaire mondiale. Ces enjeux relèvent des déterminants commerciaux de la santé, où l'industrie influence les normes sociales.
Les produits les plus nocifs – tabac, alcool, boissons sucrées et aliments ultra-transformés – bénéficient d'un marketing massif. En Afrique du Sud, les fabricants ont dépensé 191 millions de dollars entre 2013 et 2019 pour promouvoir leurs boissons sucrées, ciblant même les enfants. Face à cela, certains pays ont instauré des taxes ou des restrictions publicitaires, avec des résultats positifs. Mais les lacunes politiques persistent.
Le G20, qui rassemble deux tiers de la population mondiale, a un rôle clé à jouer. Ses membres subissent une hausse des maladies liées à l'obésité, comme le diabète et l'hypertension. Sous présidence sud-africaine, une priorité est de « freiner les maladies non transmissibles ». Le G20 pourrait ainsi reconnaître l'impact des acteurs commerciaux sur la santé et relancer les taxes santé, stagnantes dans de nombreux pays.
Les taxes santé ont prouvé leur efficacité : elles réduisent la demande, surtout chez les jeunes, et améliorent la santé publique sans nuire à l'emploi. Pourtant, leur adoption se heurte à une forte résistance des industriels, qui minimisent les risques, propagent la désinformation et influencent les politiques. Un rapport récent estime qu'une hausse de 50 % des prix du tabac, de l'alcool et des boissons sucrées générerait 3 700 milliards de dollars en cinq ans et sauverait 50 millions de vies en 50 ans.
Le G20 doit agir sur plusieurs fronts : promouvoir la prévention, relancer les taxes sur le tabac et l'alcool, augmenter les taxes sur les boissons sucrées (à au moins 20 % du prix), et harmoniser politiques commerciales et sanitaires. Enfin, un cadre mondial de surveillance des pratiques industrielles est indispensable pour garantir la transparence et protéger la santé publique.