La Marine française teste l'assaut de plage sans pilote et élargit ses tactiques de drones
PARIS — La Marine française intensifie l'utilisation de drones dans les airs et sous l'eau, s'appuyant presque entièrement sur des systèmes sans pilote pour reprendre une plage du sud de la France lors d'une opération amphibie en mars, selon le commandant de la force. Lors de l'exercice visant à reprendre une portion de côte dans la baie de Hyères, sur la côte méditerranéenne française, la Marine a utilisé des drones aériens et des planeurs sous-marins pour la surveillance maritime, des drones pour attaquer les ennemis ciblant la plage et pour contrer les drones hostiles, a déclaré le chef d'état-major de la Marine, l'amiral Nicolas Vaujour, lors d'une audition parlementaire la semaine dernière. "Nous l'avons fait presque entièrement avec des drones", a-t-il expliqué. "Nous sommes en phase expérimentale pour déterminer jusqu'où nous voulons aller avec chacun de ces systèmes." Lors de l'exercice Dragoon Fury, la Marine a utilisé le porte-hélicoptères amphibie Tonnerre comme plateforme de drones. Vaujour a précisé que les drones ne remplacent pas entièrement les manœuvres amphibies, et que la Marine continuera à déployer des troupes et des équipements pilotés sur les plages, "mais nous sommes pleinement engagés dans ce concept de porte-drones". Il a également souligné que les drones ne peuvent pas encore rivaliser avec la puissance de projection d'un groupe aéronaval, mais qu'ils sont idéaux pour les zones confinées comme la mer Baltique. La Marine a collaboré avec une dizaine d'entreprises de défense lors de Dragoon Fury, créant un laboratoire réel pour l'innovation tactique et technologique. Parmi les participants figuraient Alseamar avec ses planeurs sous-marins, Delair avec plusieurs drones et Exail avec son véhicule de surface sans pilote DriX H-8. Les planeurs sous-marins, opérationnels depuis plusieurs années, ont permis des avancées significatives, comme la détection de navires italiens lors de l'exercice Polaris 24. Cependant, leur capacité à détecter des sous-marins nucléaires reste limitée. La Marine développe également des compétences en IA pour analyser les données collectées, avec des hubs de données testés sur la frégate Provence. Ces hubs, décrits comme des "ordinateurs géants", ont permis d'identifier des signaux auparavant invisibles. La Marine prévoit d'intégrer des modules d'IA dans toutes les formations navales pour créer des experts maritimes capables de travailler avec l'IA, sans pour autant transformer les scientifiques des données en experts acoustiques.