Floride : un projet de loi controversé pour interdire les 'chemtrails' et la géo-ingénierie - mais de quoi s'agit-il vraiment ?
Le 26 mai 2025, le gouverneur de Floride Ron DeSantis a annoncé son intention de signer une loi interdisant les 'activités de modification du temps', relançant ainsi le débat sur la géo-ingénierie et les théories du complot autour des 'chemtrails'. Lors d'une conférence de presse à Miami le 6 mai, DeSantis a qualifié ces pratiques de 'farfelues', tout en soulignant que la Floride, 'l'État du soleil', refuserait toute expérience visant à bloquer les rayons solaires.
Cette interdiction, bien qu'intentionnée, mélange selon les experts des recherches scientifiques légitimes sur la géo-ingénierie avec des croyances infondées sur les chemtrails. Michael Splitt, professeur de météorologie à l'Institut de Technologie de Floride, s'interroge sur la nécessité d'une telle loi, soulignant l'absence de programmes locaux et la présence naturelle de particules dans l'air des villes polluées.
La géo-ingénierie, ou ingénierie climatique, englobe des techniques à grande échelle pour lutter contre le changement climatique. Un rapport du MIT de 2019 mentionne notamment des propositions pour capturer le CO2 ou réfléchir les rayons du soleil à l'aide de particules d'aluminium. Le projet de loi, porté par la sénatrice républicaine Ileana Garcia, criminaliserait ces pratiques avec des amendes allant jusqu'à 100 000 dollars.
Le texte prévoit également la création d'une ligne téléphonique pour signaler les chemtrails, une initiative déjà mise en œuvre dans des États comme le Tennessee. Les contrails, ces traînées de condensation formées par les avions, sont souvent confondues avec des chemtrails, alimentant des théories complotistes. La représentante Marjorie Taylor Greene a même affirmé sur X que le contrôle du temps était possible, une déclaration démentie par la NOAA.
Mark Jacobson, climatologue à Stanford, critique sévèrement la géo-ingénierie solaire, la qualifiant de 'projet insensé' aux conséquences potentiellement désastreuses pour l'agriculture. Bien qu'il approuve l'interdiction, il regrette que le projet de loi détourne l'attention des véritables solutions climatiques. La sénatrice Garcia défend quant à elle le droit des citoyens à connaître ce qui est diffusé dans leur atmosphère. Le texte, soutenu par l'ex-épouse de Donald Trump Marla Maples, attend désormais la signature du gouverneur.