Une première mondiale : un ordinateur quantique génère des bits de hasard imprévisible
Dans une avancée majeure, des chercheurs ont utilisé un ordinateur quantique de 56 qubits à ions piégés pour générer des nombres aléatoires certifiés, une première mondiale vérifiée par des supercalculateurs classiques. Cette percée, publiée dans Nature, prouve que les ordinateurs quantiques peuvent désormais résoudre des problèmes pratiques impossibles pour les machines classiques.
Le protocole, proposé en 2018 par Scott Aaronson de l'Université du Texas, a enfin été démontré expérimentalement. « Je ne savais pas combien de temps il faudrait attendre pour voir cette démonstration », confie Aaronson, maintenant directeur d'un centre quantique.
L'expérience a été menée sur un ordinateur quantique dernier cri accessible via internet, récemment amélioré à 56 qubits. Une équipe pluridisciplinaire incluant des banques, des centres de recherche et des universités a utilisé l'échantillonnage de circuits aléatoires (RCS). Le quantum résolvait des problèmes complexes dont les solutions imprévisibles étaient ensuite vérifiées par des supercalculateurs classiques totalisant 1,1 exaFLOPS.
Cette randomness certifiée est cruciale pour la cryptographie, les communications sécurisées et les systèmes de vote électronique. Contrairement aux générateurs classiques vulnérables, le hasard quantique reste imprévisible même si un pirate contrôle le matériel.
« Cela marque un jalon important », souligne Marco Pistoia de JPMorgan Chase. L'architecture unique à ions piégés permet une connectivité totale entre qubits, offrant une puissance 100 fois supérieure aux versions précédentes.
Cette collaboration intersectorielle ouvre la voie à des applications concrètes en finance, santé et défense. « Nous célébrons l'entrée de l'informatique quantique dans le monde réel », déclare le PDG de Quantinuum, l'entreprise ayant fourni le matériel.