L'Union Européenne Retarderait Délibérément les Négociations Commerciales avec les États-Unis
L'accord commercial entre l'Union européenne (UE) et les États-Unis, pourtant considéré comme le plus facile à finaliser, piétine en raison du refus des négociateurs européens de lever les barrières non tarifaires ou de discuter des restrictions imposées aux exportations américaines dans les secteurs agricole, agroalimentaire et automobile. Ce blocage survient malgré des demandes américaines alignées sur le rapport Draghi, qui dénonce une régulation excessive coûtant plus de 1 000 milliards d'euros par an à l'UE.
Selon Mario Draghi, ancien président de la BCE, les barrières internes, la régulation et la fiscalité gonflent les prix de 110 % dans les services et de 45 % dans l'industrie. Une offre européenne globale de réduction tarifaire aurait pu sceller rapidement un accord mutuellement bénéfique. Or, les négociateurs se limitent à des ajustements sur les importations de GNL et aux biens industriels non conflictuels, selon Bloomberg.
Les propositions de l'UE – réductions tarifaires échelonnées ou par quotas – préservent l'essentiel des barrières. Pourtant, les tarifs européens restent bien supérieurs à ceux des États-Unis, notamment dans l'agriculture (jusqu'à 50 %), l'automobile et les produits manufacturés. Paradoxalement, l'UE exempte déjà partiellement la Turquie, le Maroc ou même la Chine de ces contraintes.
Face à l'impasse, la Commission européenne menace des contre-mesures sur 95 milliards d'euros de produits américains. Une posture fragile : son excédent commercial record (244 % en mars 2025) dépend largement de l'ouverture des marchés étrangers, alors que ses coûts de production (énergie +100 %) la rendent peu compétitive.
En refusant un accord équilibré, les négociateurs européens semblent privilégier les intérêts bureaucratiques à la croissance économique. Un revirement s'impose pour aligner les règles sur les recommandations Draghi et dynamiser les échanges transatlantiques.