Pourquoi j'ai abandonné les Content Credentials malgré ma conviction en leur utilité (et pourquoi vous devriez y croire aussi)
Lorsque Leica a introduit les Content Credentials sur le M11-P, j'étais optimiste. En tant que photographe expérimenté partageant régulièrement mon travail sur les réseaux sociaux, l'idée d'intégrer une signature numérique pour authentifier mes images me semblait prometteuse. Je voyais là une solution potentielle à un problème croissant : comment suivre mes images une fois publiées, surtout à l'ère des images générées par IA qui brouillent les frontières du réel.
J'ai donc testé le système manuellement via Adobe Lightroom, bien que ne possédant pas le M11-P. Très vite, les limites sont apparues. Le processus s'est révélé fastidieux : remplir méticuleusement les métadonnées, cocher des cases interminables, jongler avec les paramètres d'exportation. Chaque image nécessitait un travail administratif disproportionné, sans option de traitement par lots.
Le paradoxe est cruel : l'ambition des Content Credentials est essentielle. Dans un monde où les images manipulées érodent la confiance publique, nous avons besoin d'outils certifiant l'intégrité visuelle. Mais l'implémentation actuelle, bureaucratique et chronophage, semble conçue sans considération pour les photographes professionnels.
Pour être adopté, le système doit devenir invisible dans le flux de travail : une simple option 'Tout sélectionner et appliquer'. Tant que ce seuil d'efficacité ne sera pas atteint, je continuerai à publier mes images sans étiquettes, comme je l'ai toujours fait. Je crois toujours en l'honnêteté et à la lutte contre la falsification, mais les outils doivent nous autonomiser, pas nous entraver.