De Gaulle pleurerait face à l'absence d'âme de Netanyahu et Trump
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Photo par Getty Images Robert Zaretsky 25 mai 2025. Cette semaine, un nouveau front s'est ouvert dans la guerre à Gaza. Ce n'est pas le long du Jourdain où Israéliens et Hamas s'affrontent, mais sur les rives de la Seine où les gouvernements français et israélien échangent des accusations. Ce conflit diplomatique, bien que secondaire face à la tragédie à Gaza, révèle les enjeux politiques et moraux de la guerre qui oppose non seulement Israël au Hamas, mais aussi Israël à ses alliés traditionnels.
Les relations entre Israël et la France sont particulièrement tendues. Pourtant, cette méfiance n'a pas toujours existé. La France fut l'un des premiers pays à reconnaître Israël, a combattu à ses côtés lors de l'invasion ratée du canal de Suez, et lui a fourni des équipements militaires et une technologie nucléaire.
Tout a changé avec l'effondrement de la Quatrième République et l'avènement de la Cinquième République sous Charles de Gaulle. Initialement favorable à Israël, de Gaulle a ensuite pivoté vers les États arabes, imposant un embargo sur les armes à Israël avant la guerre de 1967. Ses commentaires sur les Juifs comme "peuple élite, sûr de lui et dominateur" ont choqué la communauté juive.
Les relations se sont améliorées au XXIe siècle sous Sarkozy et Hollande, renforcées par les attaques terroristes islamistes. Macron, élu en 2017, semblait poursuivre cette tendance, condamnant l'antisémitisme et l'antisionisme. Cependant, son opposition aux politiques de Netanyahu dans les territoires occupés a exacerbé les tensions.
Macron a récemment condamné avec véhémence le blocus humanitaire imposé par Israël à Gaza, qualifiant les actions de Netanyahu d'"inacceptables". Une déclaration conjointe avec le Canada et le Royaume-Uni a accusé Israël d'"escalade disproportionnée" et de provoquer une "souffrance intolérable". Netanyahu a répondu en accusant ces dirigeants de soutenir les "meurtriers de masse".
Macron a reconnu son impuissance face à Israël, soulignant que seul les États-Unis pouvaient influencer Netanyahu. Récemment, Donald Trump a poussé Netanyahu à assouplir légèrement le blocus, mais cette mesure reste insuffisante. Netanyahu et Trump incarnent le nationalisme dénoncé par de Gaulle, où la haine de l'autre prime sur l'amour de son peuple. De Gaulle aurait eu honte de ce spectacle.