The Last Of Us Part 2 : Pourquoi l'adaptation télévisuelle était vouée à l'échec
Plus je découvre l'adaptation par HBO de The Last of Us Part 1 et 2, plus je suis convaincu que les productions de Naughty Dog sont de véritables miracles du jeu vidéo. Bien sûr, cela n'a pas été facile, avec des années de crunch et des délais irréalistes pour les développeurs. Mais en mettant de côté cette culture toxique, les deux jeux restent des références en matière de narration, avec des personnages captivants et des questions existentielles profondes. Le premier jeu, bien que simple dans son récit post-apocalyptique, brillait grâce à la relation entre Joel et Ellie, tout en subvertissant les clichés du genre. Sa fin ambiguë, où Joel ment et tue pour survivre, laisse le joueur en suspens. Craig Mazin a confirmé vouloir adapter l'intégralité de l'histoire en quatre saisons, mais je crains que cela ne fonctionne pas aussi bien à l'écran.
The Last Of Us Part 2 fonctionne grâce à son interactivité. Les joueurs arrivent déjà attachés à Ellie, et son évolution vers une machine à tuer assoiffée de vengeance est déchirante. Le meurtre de Joel par Abby provoque une colère immédiate, mais le jeu nous force ensuite à jouer Abby, brisant nos préjugés. Cette dualité est essentielle à l'impact émotionnel du jeu, mais la série HBO échoue à la retranscrire. Au lieu de laisser le public découvrir progressivement Abby, tout est dévoilé trop tôt, sapant la tension narrative. Les flashbacks, cruciaux dans le jeu, sont mal exploités. Bien que la série soit bien produite, elle ne parvient pas à capturer l'essence de l'œuvre originale, qui repose sur l'immersion interactive. En dehors du jeu vidéo, cette histoire perd de sa puissance.