J'adorais conduire la nuit, jusqu'à ce qu'une maladie rare change tout
La nuit où ma vision a changé, je rentrais chez moi après avoir vu ma petite amie. Les lumières sont devenues des traînées floues ; les lettres et chiffres sur les panneaux autoroutiers verts se répétaient en échos. C'était comme se réveiller très déshydraté, avec cette conscience aiguë de la sécheresse oculaire. Habituellement, je me frottais les yeux, mais avec mes lentilles de contact et sans lunettes de rechange, cela n'était pas possible. Aucun clignement n'a rétabli ma vision. J'ai conduit pendant 40 minutes avant de rentrer et de me coucher, pensant que ça irait mieux au matin. Trois ans et demi plus tard, mes yeux ne se sont toujours pas remis.
Le diagnostic ? Une neuropathie cornéenne. Les examens ont révélé un manque alarmant de nerfs à la surface de mes yeux, ceux restants étant déformés. Comme l'a dit un ophtalmologiste, mes nerfs étaient 'en colère'. Cette condition, semblable à d'autres neuropathies, varie d'une personne à l'autre. Certains souffrent de douleurs atroces, d'autres, comme moi, d'une gêne constante et d'une sensibilité extrême à la lumière artificielle.
Conduire la nuit, autrefois un plaisir, est devenu un calvaire. Les phares LED modernes, déjà trop puissants pour beaucoup, sont insupportables pour moi. Les véhicules plus hauts aggravent le problème en dirigeant leurs phares directement dans les yeux des conducteurs de voitures plus basses. Cette sensibilité m'a fait perdre une partie de ma liberté, m'obligeant à éviter les trajets nocturnes et à dépendre des autres pour conduire.
Le traitement ? Des gouttes ophtalmiques à base de mon propre sang, non remboursées par l'assurance. Après des années d'essais et d'erreurs, j'ai vu une légère amélioration, mais ma vision reste altérée. Cette épreuve m'a appris à accepter une nouvelle réalité tout en continuant à espérer des jours meilleurs. Si vous aussi, vous luttez contre les difficultés de conduite nocturne, sachez que vous n'êtes pas seul.