Une vague de chaleur océanique extrême a provoqué un phénomène remarquable chez ces poissons-clowns
Une étude récente révèle que les poissons-clowns ont rétréci en réponse à une vague de chaleur marine extrême en 2023. Cette découverte surprenante, publiée dans Science Advances, montre comment ces créatures s'adaptent au réchauffement climatique.
Entre février et août 2023, des chercheurs ont mesuré mensuellement 134 poissons-clowns au large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Dirigée par Melissa Versteeg de l'Université de Newcastle, l'équipe a constaté que la plupart des poissons avaient perdu quelques millimètres, soit un faible pourcentage de leur taille totale.
"Nous avons été tellement surpris que nous avons répété les mesures pendant cinq mois", explique Versteeg. La collaboration avec l'organisation environnementale Mahonia Na Dari et le Walindi Resort a confirmé que ce rétrécissement était fréquent dans cette population.
Le mécanisme exact reste mystérieux. Les scientifiques émettent l'hypothèse que les poissons pourraient réabsorber une partie de leur tissu osseux. Contrairement aux apparences, cette adaptation semble bénéfique pour survivre aux températures élevées.
Le réchauffement climatique affecte la faune de multiples façons, souvent néfastes. Cependant, cette étude démontre que certaines espèces, comme les poissons-clowns, développent des stratégies de résilience étonnantes face au stress thermique.
Les chercheurs ont observé que les poissons rétrécis avaient un taux de survie plus élevé. "Leur capacité à réguler rapidement leur taille est remarquable", souligne Versteeg. Cette flexibilité pourrait être cruciale pour leur survie dans un océan qui se réchauffe.
Bien que prometteuse, cette adaptation a ses limites. Les vagues de chaleur marines, comme celle de 2023 qui a élevé les températures de 4°C au-dessus de la moyenne, dévastent les récifs coralliens. Ces écosystèmes abritent de nombreuses espèces marines, dont dépendent les poissons-clowns.
L'étude apporte une lueur d'espoir dans le sombre tableau du changement climatique. Elle montre que la nature possède des mécanismes d'adaptation insoupçonnés, même si leur efficacité à long terme reste incertaine face à l'accélération du réchauffement.