Corée du Nord ouverte à un nouveau sommet avec Trump malgré son refus catégorique de la dénucléarisation
La Corée du Nord se dit ouverte à un nouveau sommet avec l'ancien président américain Donald Trump, tout en réaffirmant fermement son refus de renoncer à son arsenal nucléaire. Cette ouverture pourrait servir les ambitions de M. Trump pour un prix Nobel de la paix, mais les réalités géopolitiques ont changé depuis leur dernière rencontre il y a plus de six ans.
Kim Yo-jong, sœur du leader nord-coréen Kim Jong-un et haut responsable du Parti des travailleurs, a adopté un ton étonnamment conciliant dans une déclaration publiée en anglais par l'agence KCNA. Elle a reconnu l'existence d'une relation personnelle positive entre son frère et Donald Trump, malgré l'échec des sommets de Hanoi en 2019 et de Panmunjom la même année.
Cependant, Pyongyang pose une condition claire : la reconnaissance de son statut d'État nucléaire. "Personne ne peut nier cette réalité", a insisté Kim Yo-jong, soulignant que les capacités militaires et l'environnement géopolitique de la Corée du Nord ont radicalement changé.
Pour Trump, un nouveau sommet pourrait renforcer ses chances d'obtenir le prix Nobel, comme ce fut le cas pour l'ancien président sud-coréen Kim Dae-jung après le sommet intercoréen de 2000. Mais les attentes devraient être modestes : au mieux, une déclaration d'amitié et peut-être une promesse vague d'une péninsule sans nucléaire.
Kim Yo-jong a laissé entendre que Pyongyang restait ouvert au dialogue, mais a averti que toute tentative de nier le statut nucléaire nord-coréen serait rejetée. Elle a également critiqué l'idée que les relations personnelles entre dirigeants pourraient servir la dénucléarisation, la qualifiant de "moquerie".
Trump se trouve ainsi pris entre son désir de réconciliation avec Pyongyang et l'alliance traditionnelle américano-sud-coréenne. Le président américain bénéficie du soutien du nouveau président sud-coréen Lee Jae-myung, qui pourrait accepter une réduction des troupes américaines en échange de progrès diplomatiques.
Mais comme le souligne Kim Yo-jong, les temps ont changé depuis 2018. "La Corée du Nord est ouverte à toutes les options pour défendre sa position nationale actuelle", a-t-elle déclaré, laissant la porte entrouverte tout en réaffirmant la position inflexible de Pyongyang sur sa doctrine nucléaire.