Négociations nucléaires relancées : L'Iran rencontre les diplomates européens dans un contexte tendu
Pour la première fois depuis les attaques israéliennes sur ses installations nucléaires en juin, l'Iran a engagé des discussions avec les représentants du Royaume-Uni, de l'Allemagne et de la France. Ces pourparlers interviennent dans un climat de fortes tensions, marqué par une guerre de 12 jours et des frappes américaines ayant mis fin aux négociations nucléaires entre Washington et Téhéran.
Les trois puissances européennes, surnommées E3, ont averti qu'elles rétabliraient les sanctions contre l'Iran si aucun progrès n'était réalisé d'ici fin août. Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Kazem Gharibabadi, a qualifié les échanges de "sérieux, francs et détaillés", tout en réaffirmant la poursuite des consultations.
Cette rencontre fait suite à la décision américaine de se retirer de l'accord nucléaire de 2015 en 2018, sous la présidence Trump. L'Iran avait alors progressivement cessé de respecter ses engagements, conduisant à un regain de tensions. Les Européens ont fixé un ultimatum jusqu'en octobre pour que Téhéran accepte de limiter son programme nucléaire.
Alors que les discussions reprenaient vendredi, le directeur général de l'AIEA a indiqué que l'Iran s'était déclaré prêt à reprendre les conversations techniques sur son programme nucléaire. Rafael Grossi a souligné la nécessité d'une transparence totale de la part de Téhéran concernant ses installations et activités.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baghaei, a appelé les pays européens à profiter de cette occasion pour rectifier leurs "politiques non constructives". Il les a également accusés de soutenir les attaques américano-israéliennes de juin, qualifiées d'"agression illégale".
Ces tensions remontent aux frappes israéliennes du 13 juin, suivies de représailles iraniennes. Après une brève trêve diplomatique en juin à Genève, les États-Unis avaient lancé l'opération "Midnight Hammer", que l'ancien président Trump présentait comme ayant "anéanti" les capacités nucléaires iraniennes - une affirmation contredite par les services de renseignement américains.