L'Australie assouplit ses restrictions sur les importations de bœuf américain qualifiées de 'ban' par Trump
L'Australie a annoncé qu'elle allait réduire les restrictions sur les importations de bœuf américain, une décision que l'administration du président américain Donald Trump a saluée comme une victoire majeure contre les "barrières commerciales non scientifiques". La ministre de l'Agriculture Julie Collins a déclaré jeudi que l'assouplissement des restrictions, conçues pour protéger l'Australie de la maladie de la vache folle (encéphalopathie spongiforme bovine ou ESB), ne compromettrait pas la biosécurité. "L'Australie prône le libre-échange — notre industrie bovine en a grandement bénéficié", a-t-elle affirmé.
Le secrétaire américain à l'Agriculture Brooke L. Rollins a félicité Trump pour cette "avancée commerciale majeure" offrant un meilleur accès au marché australien aux producteurs de bœuf américains. Dans un communiqué intitulé "Make Agriculture Great Again", elle a qualifié d'"absurdes" les barrières non scientifiques ayant limité les exportations vers l'Australie pendant 20 ans, soulignant que les agriculteurs américains produisent "le bœuf le plus sûr et le plus sain du monde".
Depuis 2019, l'Australie autorisait déjà les importations de bœuf produit aux États-Unis, mais interdisait celles provenant de bétail canadien ou mexicain en raison des risques sanitaires. Les nouvelles mesures de traçabilité mises en place par les États-Unis ont convaincu les autorités australiennes de la gestion efficace des risques, selon la ministre Collins. La date d'application des nouvelles règles n'est pas encore fixée.
Cette décision intervient après les critiques de Trump en avril dernier, qui dénonçait le "ban" australien sur le bœuf américain tout en imposant des droits de douane élevés sur les importations australiennes. Le député d'opposition David Littleproud a exprimé des craintes quant à la rapidité de cette décision, appelant à plus de transparence scientifique pour rassurer l'industrie et le public sur les risques sanitaires.
L'industrie bovine australienne, dont 70% de la production est exportée, reste vigilante face aux risques de maladies comme l'ESB. Will Evans de Cattle Australia a exprimé sa confiance dans l'approche prudente des autorités, tout en soulignant l'enjeu économique majeur que représente ce secteur de 50 milliards de dollars australiens.
Aux États-Unis, les prix du bœuf ont augmenté en raison de la sécheresse et de la diminution du cheptel. Malgré l'ouverture du marché australien, la demande devrait rester limitée en raison du faible cours du dollar australien. La question des tarifs douaniers américains sera au cœur des discussions entre le Premier ministre Anthony Albanese et Donald Trump lors de leur prochaine rencontre.