Vérification des faits : Les droits de douane de Trump pourraient-ils vraiment éliminer le déficit américain ?
Le secrétaire américain au Commerce Howard Lutnick, l'un des plus fervents partisans des droits de douane de l'administration Trump, a récemment affirmé que ces mesures stimuleraient non seulement le secteur industriel mais aussi les finances publiques. Lors d'une interview le 20 juillet sur CBS, Lutnick a déclaré que les États-Unis percevaient près de 30 milliards de dollars par mois en droits de douane, affirmant que cela contribuerait à réduire le déficit. Cependant, les calculs montrent que même sur dix ans, ces recettes ne couvriraient pas les déficits engendrés par la nouvelle législation fiscale de Trump.
Les droits de douane actuels, qui doivent augmenter le 1er août, varient entre 20 % et 40 % pour 21 pays. Une analyse du Congressional Budget Office (CBO) confirme que les recettes tarifaires sur dix ans ne suffiraient pas à compenser les déficits supplémentaires de 3 400 milliards de dollars prévus par la nouvelle loi, ni le déficit cumulé de 21 800 milliards sur la même période. Steve Ellis, président de Taxpayers for Common Sense, souligne qu'il est impossible que ces recettes éliminent le déficit.
Sous les politiques tarifaires agressives de Trump, les recettes douanières ont considérablement augmenté. En juin 2025, le gouvernement a perçu 27 milliards de dollars, contre 6 milliards un an plus tôt. Sur dix ans, cela représenterait 2 520 milliards de dollars, bien en deçà des déficits projetés. Le CBO estime que ces recettes ne réduiraient le déficit que de 2 800 milliards sur dix ans, compte tenu des effets économiques négatifs comme la hausse des prix.
Malgré cette augmentation, les recettes tarifaires restent sept fois inférieures au déficit cumulé projeté de 21 800 milliards sur dix ans. Elles ne couvriraient même pas les 3 400 milliards de déficit supplémentaires générés par la nouvelle loi de Trump. L'incertitude persiste quant à la pérennité de ces recettes, les politiques tarifaires de Trump étant souvent modifiées et contestées en justice. Un premier jugement de la Cour internationale du commerce a d'ailleurs invalidé certaines mesures, ce qui pourrait remettre en cause une partie des recettes futures.