Pensez-vous vraiment que Donald Trump respectera un 'accord' qu'il signe ?
Kevin Yin Contributeur pour The Globe and Mail Publié il y a 9 heures Mis à jour il y a 2 heures
Le président américain Donald Trump a récemment annoncé un accord commercial avec le Royaume-Uni, mis en pause sa guerre commerciale avec la Chine et ouvert la possibilité d'autres accords. Cela suscite la tentation de négociations, mais l'inconstance notoire de Trump et le contenu limité des accords les rendent peu fiables.
Trump ne négocie pas avec l'intention de tromper, mais ne parvient simplement pas à décider ce qu'il veut. Il est connu pour son amour des droits de douane, mais aussi pour sa volonté occasionnelle de céder aux marchés. Ces deux forces dominent tour à tour son psychisme.
Ses politiques commerciales sont souvent annoncées de manière ad hoc sur Truth Social, avec des périodes de grâce arbitraires, avant de frapper à nouveau par des tarifs mondiaux. Après suffisamment de dégâts, le Trésor américain semble le modérer, et le cycle se répète.
Ses relations personnelles avec les dirigeants mondiaux sont tout aussi imprévisibles, sujettes à des sautes d'humeur. Les leaders qui ont travaillé avec lui affirment qu'il répond à la force et a tendance à exiger un mile lorsqu'on lui donne un pouce. Sa sincérité ou son engagement dans les accords commerciaux formels est tout simplement impossible à croire.
Les Canadiens le savent bien. Lors de son premier mandat, l'administration Trump a forcé la renégociation de l'ALENA, qualifié de 'pire accord commercial'. Le résultat fut l'ACEUM, une modification relativement bénigne de l'ALENA. Pourtant, Trump a ensuite critiqué son propre accord à l'approche des élections 2024.
L'accord avec le Royaume-Uni n'échappe pas à la règle. Son contenu offre peu de soulagement à l'économie britannique et constitue un mauvais modèle pour des pays comme le Canada. Alors que les gouvernements le qualifient d''historique', des groupes de réflexion comme Brookings le jugent 'limité et sélectif'.
L'accord n'est pas encore signé, nécessitant l'approbation du Congrès américain. Même appliqué, il maintient des droits de douane substantiels. Les tarifs de 10% sur les importations britanniques (sauf l'acier) restent bien supérieurs aux 2,5% d'avant Trump.
Les États-Unis n'ont pas de déficit commercial bilatéral avec le Royaume-Uni, contrairement à d'autres pays espérant réduire leurs charges tarifaires. Trump a suggéré que ces pays ne devraient pas s'attendre à un traitement aussi favorable.
Les pays devraient poursuivre les négociations, mais sans prioriser ni célébrer prématurément les accords avec Trump. Un accord commercial reste une réussite - le nouveau régime tarifaire pourrait sauver des emplois autrement détruits. Le Premier ministre britannique Keir Starmer est contraint par son devoir envers les travailleurs de l'acier et de l'automobile.
Cependant, les bénéfices sont si restreints et la politique de base si ridicule qu'on peut se demander si le jeu en vaut la chandelle. À tout le moins, cet accord n'a rien d'extraordinaire. Les Canadiens devraient réfléchir à deux fois avant de faire la queue.