France, Royaume-Uni et Allemagne menacent de rétablir les sanctions de l'ONU contre l'Iran faute d'avancées nucléaires
L'ONU, 22 septembre 2022 (AP) — Le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne ont convenu de rétablir de sévères sanctions de l'ONU contre l'Iran d'ici fin août en l'absence de progrès concrets sur l'accord nucléaire, ont déclaré mardi deux diplomates européens sous couvert d'anonymat. Les ambassadeurs des trois pays se sont rencontrés mardi à la Mission allemande de l'ONU pour évoquer cette éventualité.
Cette décision fait suite à un appel téléphonique lundi entre le secrétaire d'État américain Marco Rubio et les ministres des Affaires étrangères des trois pays européens. Le département d'État a précisé que les discussions portaient sur la nécessité d'« empêcher l'Iran de développer ou d'obtenir une arme nucléaire ».
Les trois pays européens sont signataires de l'accord de 2015 visant à limiter le programme nucléaire iranien, dont les États-Unis s'étaient retirés sous Donald Trump. Une clause dite de « snapback » permet aux parties occidentales de rétablir automatiquement les sanctions si Téhéran ne respecte pas ses engagements.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a estimé mardi que cette mesure serait justifiée. « Sans engagement vérifiable de l'Iran d'ici fin août au plus tard, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni seront en droit de rétablir les sanctions de l'ONU », a déclaré le Quai d'Orsay.
De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a conditionné la reprise des négociations à des garanties contre de nouvelles attaques, après les frappes israéliennes et américaines sur ses sites nucléaires. Le président iranien Masoud Pezeshkian a affirmé que ces attaques avaient gravement endommagé les installations, empêchant même leur inspection.
Les pourparlers nucléaires entre Washington et Téhéran sont actuellement au point mort, malgré des déclarations optimistes de l'administration Trump. La Mission iranienne à l'ONU n'a pas commenté la menace de sanctions, tandis que l'Iran a suspendu sa coopération avec l'AIEA.