Exclusif : La France et l'Italie se retirent de l'accord d'armement États-Unis-OTAN pour l'Ukraine
La France et l'Italie ont choisi de ne pas participer à une nouvelle initiative dirigée par l'OTAN visant à financer la livraison d'armes américaines à l'Ukraine, selon des rapports de Politico et La Stampa du 16 juillet, citant des responsables gouvernementaux non identifiés des deux pays. Bien que la France soit un soutien de longue date de l'Ukraine, elle a décidé de ne pas adhérer à ce plan, dévoilé lors de la rencontre du président américain Donald Trump avec le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, à Washington le 14 juillet. Ce programme prévoit que l'OTAN achètera des armes avancées aux États-Unis, y compris des systèmes de défense aérienne, et en livrera une partie à l'Ukraine.
Selon deux responsables français, la France a refusé de rejoindre le plan en raison de la volonté du président Emmanuel Macron de renforcer les industries de défense européennes en achetant des armes produites localement. Politico souligne également que la France fait face à des contraintes budgétaires et à des objectifs croissants en matière de dépenses de défense dans un contexte de pressions économiques plus larges. L'Italie, quant à elle, a adopté une position similaire.
D'après La Stampa, des responsables italiens ont exclu les achats directs d'armes américaines, invoquant des limitations fiscales et la priorité accordée à des systèmes technologiques différents, comme le système de défense aérienne SAMP/T, fabriqué conjointement par l'Italie et la France et déjà fourni à l'Ukraine. Des sources du ministère italien de la Défense ont insisté sur le fait que cette décision ne reflète pas un manque de soutien à l'Ukraine, mais plutôt un appel à explorer des moyens alternatifs de contribuer à l'effort global.
La Stampa rapporte que l'Italie évalue actuellement une demande de l'OTAN pour soutenir le transport logistique des armes américaines vers l'Ukraine — que ce soit par voie aérienne, ferroviaire ou maritime — et a indiqué qu'elle ne se déroberait pas à cette contribution. La nature et l'ampleur précises de cet engagement restent à déterminer.
Interrogé sur le plan de financement d'armes OTAN-États-Unis, le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, a soutenu que le coût de l'armement de l'Ukraine ne devrait pas peser sur les contribuables européens, mais plutôt être couvert par les actifs russes gelés. « J'ai demandé à mes homologues : qui devrait payer pour l'équipement américain ? Les contribuables européens ou, à mon avis, l'agresseur, en utilisant ses fonds gelés ? », a déclaré Sikorski après une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE, selon l'agence de presse polonaise.
Le nouveau plan d'armement pour l'Ukraine inclura de nouvelles défenses aériennes, réclamées depuis des semaines par Kyiv alors que la Russie intensifie ses attaques contre les villes ukrainiennes. Selon Politico, cette initiative a été proposée par l'Allemagne et Mark Rutte, et est perçue comme une solution pour contourner les hésitations de Trump à envoyer une aide américaine directe. Rutte a affirmé que l'Allemagne s'engageait « massivement » dans ce plan, ajoutant que le soutien de Trump était intervenu après une coordination approfondie avec Berlin.
Le chancelier allemand Friedrich Merz a souligné que cette initiative sert les intérêts de l'Europe et accroît la pression sur la Russie pour négocier la paix. D'autres pays européens, dont le Royaume-Uni, les Pays-Bas et plusieurs nations nordiques, ont soutenu cet arrangement. Trump a annoncé le 15 juillet que des livraisons supplémentaires de missiles de défense aérienne Patriot et d'autres armes étaient déjà en cours.