Pourquoi un diplôme universitaire ne garantit plus un bon emploi
Le taux de chômage des jeunes diplômés titulaires d'une licence a atteint un pic de 6,1 % en mai, contre 4,4 % en avril. Ce phénomène soulève des questions sur la valeur réelle d'un diplôme universitaire dans le marché du travail actuel. Des récits comme celui de Lohanny Santo, diplômée bilingue de Pace University, devenue virale sur TikTok pour ses difficultés à trouver un emploi même au salaire minimum, illustrent cette tendance inquiétante.
John York, 24 ans, titulaire d'un master en mathématiques de l'Université de New York, exprime son désespoir face à des candidatures qui semblent rester sans réponse. Les données de la Réserve fédérale de Saint-Louis (FRED) confirment cette réalité : le chômage chez les jeunes diplômés de licence a grimpé à 6,1 % en mai, tandis que celui des titulaires de master atteint 7,2 %.
Le taux de sous-emploi a également bondi à 41,2 %, selon la Réserve fédérale de New York. La société de paie ADP rapporte que les embauches en mai ont atteint leur niveau le plus bas depuis plus de deux ans. Cette situation contraste avec le taux de chômage national stable à 4,2 %.
Un rapport d'Oxford Economics révèle que, pour la première fois en 45 ans, les diplômés du supérieur connaissent un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale. Matthew Martin, économiste senior chez Oxford Economics, souligne l'aspect exceptionnel de cette inversion de tendance.
Les experts avancent plusieurs explications. D'abord, le nombre d'offres d'emploi junior diminue : Handshake, plateforme de recrutement étudiant, note une baisse de 15 % des offres pour les diplômés 2025. Pourtant, le nombre de candidatures par poste a augmenté de 30 %.
Ensuite, l'incertitude économique persistante joue un rôle clé. Depuis 2024, l'inflation et la demande fluctuante ont rendu les employeurs prudents, surtout en période électorale. Les tarifs agressifs de l'administration Trump ont exacerbé cette incertitude, poussant de nombreuses entreprises à geler leurs embauches.
Brad Hersbein, économiste à l'Upjohn Institute, résume : "Les jeunes subissent de plein fouet cette incertitude économique. Ce sont les premiers à pâtir des réticences des employeurs en période de turbulence."