Les sculpteurs français qui bâtissent la nouvelle Statue de la Liberté
Lors d'un meeting morose du parti de centre-gauche Place Publique en mars, son coprésident Raphaël Glucksmann a fait les gros titres en demandant à l'administration Trump de rendre la Statue de la Liberté, offerte par la France en 1886 pour commémorer la Déclaration d'Indépendance. Cette déclaration, bien que rapidement balayée par l'indignation des Républicains américains, a attiré l'attention d'un groupe de sculpteurs français déterminés à créer une nouvelle statue monumentale. Deux jours après la provocation de Glucksmann, l'Atelier Missor annonçait sur X son projet ambitieux : une nouvelle Statue de la Liberté en titane, plus grande et plus durable que l'originale. Derrière ce projet en apparence farfelu se cache une véritable philosophie artistique. Le fondateur de l'atelier, Missor Movahed, un autodidacte de 30 ans, s'insurge contre la destruction des statues publiques lors des émeutes iconoclastes de 2020. Avec son collectif, il s'est lancé dans la création de bustes figuratifs de grandes figures historiques, puis dans la fonte artisanale de bronzes. "Paris, cette œuvre d'art à ciel ouvert, m'a donné l'envie de créer des monuments pour l'humanité", confie Movahed. Bien que manquant de formation académique, le groupe applique une rigueur philosophique à son travail, s'inspirant constamment des penseurs grecs. Leur ambition ? Redonner à la France sa place dans la sculpture civique monumentale, un art disparu selon eux du paysage contemporain.