La France alerte sur un risque de guerre au 'cœur de l'Europe' et désigne la Russie comme 'menace la plus directe'
La France a identifié la Russie comme la "menace la plus directe" pour ses intérêts et la stabilité du continent européen dans son nouvel Examen stratégique national, publié le 14 juillet. Le document souligne que Moscou utilise tous les moyens à sa disposition pour saper le soutien à l'Ukraine et remettre en cause l'ordre international à son profit, citant notamment ses activités subversives à travers l'Europe. Commandé par le président Emmanuel Macron pour évaluer les objectifs et défis stratégiques de Paris jusqu'en 2030, l'examen affirme que le soutien à l'Ukraine face à l'agression russe "reste la priorité stratégique immédiate pour presque tous les Européens". Depuis le début de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie en 2022, les dirigeants de l'OTAN ont mis en garde contre un possible conflit ouvert entre l'alliance et Moscou dans les années à venir. Le chef de l'armée française, le général Thierry Burkhard, a déclaré le 11 juillet que la Russie considère la France, l'un des principaux soutiens militaires de Kyiv, comme son "principal ennemi en Europe". "Dans les années à venir, et d'ici 2030, la principale menace pour la France et les Européens est le risque d'une guerre ouverte contre le cœur de l'Europe", peut-on lire dans l'Examen stratégique national. Le document indique que Moscou a intensifié ses cyberattaques, actes de sabotage et activités d'espionnage contre la France et ses alliés, tout en déployant "l'ensemble de ses capacités conventionnelles" contre l'Ukraine. La France met également en garde contre les efforts de la Russie pour dissuader les alliés de l'Ukraine d'accroître leur soutien militaire, tout en renforçant ses propres partenariats avec la Chine, l'Iran et la Corée du Nord. "Enfin, Moscou poursuit son réarmement avec pour objectif d'augmenter son armée de 300 000 soldats, 3 000 chars et 300 avions de combat d'ici 2030. Ses dépenses militaires représentent près de 40% de son budget", précise le document. Évoquant l'élection du président américain Donald Trump, le document reconnaît que Washington mène une "politique étrangère moins prévisible", avec des conséquences majeures pour l'OTAN et la guerre en Ukraine. Bien qu'initialement critique envers l'OTAN et réticent à autoriser de nouvelles aides militaires pour l'Ukraine, Trump semble récemment changer de ton. Après avoir rencontré le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg à la Maison Blanche, Trump est revenu sur sa déclaration antérieure selon laquelle l'alliance était obsolète, saluant la récente décision du sommet de La Haye d'augmenter l'objectif de dépenses de défense à 5%. Les deux dirigeants ont également esquissé un plan pour que l'OTAN achète des armes américaines de haute qualité, notamment des systèmes de défense aérienne Patriot, afin d'aider l'Ukraine à résister à l'agression russe et aux frappes aériennes intensives.