Nouvelle-Calédonie : un accord 'historique' pour un statut d'État autonome au sein de la France
Le président français Emmanuel Macron a salué samedi un accord "historique" avec la Nouvelle-Calédonie, accordant à ce territoire du Pacifique Sud une autonomie accrue tout en maintenant son appartenance à la France. Cet accord de 13 pages, qui doit encore être approuvé localement, prévoit la création d'un "État de Calédonie" inscrit dans la Constitution française et l'établissement d'une nationalité calédonienne parallèlement à la française.
Les négociations, qui ont duré dix jours, visent à sortir l'archipel de "la spirale de violence" après des décennies de tensions entre indépendantistes kanaks et loyalistes. En mai 2024, des émeutes avaient éclaté contre une réforme électorale perçue comme marginalisant les populations autochtones.
Selon le député kanak Emmanuel Tjibaou, cet accord ouvre "une voie structurée et progressive" sans mentionner explicitement l'indépendance. Les loyalistes, comme le député Nicolas Metzdorf, y voient un "compromis" comportant des "concessions réelles".
Un congrès spécial statuera sur les prochaines étapes, qui pourraient inclure plus de souveraineté en matière d'affaires internationales, de sécurité et de justice. L'accord permettrait également à terme de modifier le nom, le drapeau et l'hymne du territoire.
Les participants ont souligné l'urgence de diversifier l'économie calédonienne, très dépendante du nickel et de la métropole. Colonisée dans les années 1850, la Nouvelle-Calédonie est un territoire français d'outre-mer depuis 1946. La citoyenneté française a été accordée à tous les Kanaks en 1957, mais beaucoup réclament toujours l'indépendance totale.