Le PDG d'Intel admet qu'il est "trop tard" pour rattraper la concurrence en IA — Intel serait sorti du "Top 10 des fabricants de semi-conducteurs" alors que des milliers d'emplois sont supprimés
Intel traverse une crise profonde depuis plusieurs années, marquée par des échecs stratégiques et une perte de compétitivité. Selon des propos internes attribués au nouveau PDG Lip-Bu Tan et rapportés par OregonTech, la firme ne figurerait même plus parmi les 10 premiers fabricants mondiaux de semi-conducteurs, un constat accablant pour l'ancien géant américain. Cette chute spectaculaire contraste avec l'hégémonie qu'Intel exerçait il y a 30 ans sur le marché des CPU, où ses innovations timides et sa position dominante l'ont finalement conduit à sous-estimer des concurrents comme AMD et Nvidia.
Les difficultés d'Intel s'accumulent sur tous les fronts. Son architecture hybride big.LITTLE, inspirée d'ARM, n'a pas permis de regagner des parts de marché face à AMD, dont les processeurs Ryzen séduisent désormais davantage de constructeurs. Sur le segment des GPU, les produits Intel, bien que prometteurs, arrivent trop tard pour rivaliser sérieusement avec Nvidia. Le fabricant souffre également de ses propres fonderies, devenues un handicap face aux prouesses de TSMC en matière de finesse de gravure.
Face à ces défis, Intel externalise désormais près de 30% de sa production chez TSMC, y compris pour ses puces Lunar Lake prévues en 2025. Cette décision, perçue comme un aveu d'échec, s'accompagne de licenciements massifs et d'une perte de 16 milliards de dollars au troisième trimestre 2022. Le PDG Tan évoque un nécessaire changement de culture pour retrouver compétitivité, notamment dans l'IA où Nvidia domine. Intel mise désormais sur l'IA de périphérie (edge AI) pour se différencier.