La Seine rouvre ses eaux aux baigneurs parisiens après un siècle d'interdiction et les Jeux Olympiques
Pour la première fois depuis un siècle, la Seine a officiellement rouvert ses eaux aux baigneurs parisiens ce samedi 5 juillet 2025, marquant ainsi l'aboutissement d'un projet de dépollution de plus d'un milliard d'euros. Cet événement historique, héritage direct des Jeux Olympiques de Paris 2024, permet désormais aux habitants et touristes de se baigner sous surveillance dans trois zones spécialement aménagées au cœur de la capitale.
Dès 8h ce matin, une cinquantaine de personnes ont profité de l'ouverture du site de baignade Bras Marie, situé dans le centre historique de Paris. Équipés de vestiaires, douches et mobilier de plage, ces nouveaux espaces balnéaires peuvent accueillir entre 150 et 300 nageurs simultanément, sous la vigilance de maîtres-nageurs en tenue fluorescente.
Anne Hidalgo, maire de Paris, a salué la concrétisation d'un « rêve d'enfance » lors de sa visite sur place. Cependant, les autorités rappellent que la Seine reste un milieu dangereux, avec des courants forts, un trafic fluvial et une profondeur moyenne de 3,5 mètres. Un décret de juin 2025 prévoit d'ailleurs des amendes pour ceux qui braveraient les zones interdites.
Ce retour à la baignade dans la Seine, interdit depuis 1923, réalise la promesse faite en 1988 par Jacques Chirac, alors maire de Paris. Le président Emmanuel Macron a qualifié cet événement de « fierté nationale » sur les réseaux sociaux, soulignant le travail collectif accompli.
Les investissements massifs (1,4 milliard d'euros) ont notamment permis d'améliorer la qualité de l'eau grâce à 2000 nouvelles connexions au réseau d'assainissement. Cependant, le système parisien du XIXe siècle montre encore ses limites lors des fortes pluies, nécessitant une fermeture temporaire des sites.
Face à la vague de chaleur actuelle, ces nouveaux espaces de baignade offrent un répit bienvenu aux Parisiens. Malgré cela, certains experts comme Dan Angelescu de Fluidion restent sceptiques sur la qualité réelle de l'eau, jugée « très variable » selon leurs analyses indépendantes.
Les trois sites (près de Notre-Dame, de la Tour Eiffel et dans l'est parisien) resteront ouverts gratuitement jusqu'au 31 août, avec des restrictions d'âge variant selon les zones. Un héritage olympique qui transforme durablement le rapport des Parisiens à leur fleuve emblématique.