Grève des contrôleurs aériens français : près de 1 000 vols annulés ce vendredi, chaos dans les aéroports
Une grève des contrôleurs aériens français réclamant de meilleures conditions de travail a plongé le transport aérien dans le chaos en pleine saison estivale européenne. Ce vendredi 4 juillet, environ 40% des vols à destination et au départ de Paris ont été annulés, affectant des milliers de voyageurs.
Le deuxième jour de mouvement social a entraîné l'annulation de centaines de vols non seulement vers et depuis la France, mais aussi survolant le territoire français vers d'autres destinations. Les aéroports parisiens ont été plus durement touchés que lors du premier jour de grève jeudi, initié par deux syndicats minoritaires exigeant l'amélioration des conditions de travail et des effectifs.
Parmi les compagnies aériennes impactées, Ryanair a annoncé avoir annulé plus de 400 vols affectant 70 000 passagers. Le groupe a dénoncé des perturbations sur l'ensemble de ses vols traversant l'espace aérien français ainsi que les trafics entrants et sortants, appelant l'Union européenne à réformer la réglementation du contrôle aérien.
« Ces grèves sont inacceptables », a déclaré le PDG de Ryanair Michael O'Leary, exhortant la Commission européenne à protéger légalement les survols en cas de grève. « Sur ces 400 annulations, 350 auraient pu être évitées si l'UE protégeait les survols au-dessus de la France », a-t-il affirmé.
L'un des deux syndicats à l'origine du mouvement, l'UNSA-ICNA, a justifié la grève par le manque d'effectifs face à l'explosion du trafic aérien et l'érosion des salaires par l'inflation. Les syndicats protestent également contre de nouvelles mesures de réforme visant à renforcer la surveillance de leur travail, suite à un quasi-accident à l'aéroport de Bordeaux.
Le timing de la grève est particulièrement mal choisi, ce vendredi marquant la dernière journée d'école avant les vacances d'été en France, avec de nombreuses familles prévoyant un départ anticipé. Le Premier ministre François Bayrou a qualifié le mouvement de « choquant », accusant les grévistes de « prendre les Français en otage ».
Les effets de la grève dépassent les frontières françaises, avec des centaines d'annulations de vols transitant par l'espace aérien national. « Le contrôle aérien français affiche déjà certains des pires retards d'Europe, et maintenant l'action d'une minorité de contrôleurs va perturber inutilement les vacances de milliers de personnes », a déploré Ourania Georgoutsakou, directrice de l'A4E.