Le Logo Que Ford N'a Jamais Utilisé, Mais Qu'il Aurait Peut-être Dû
Hier, en écrivant sur le redesign du logo de Bentley, j'ai utilisé le logo de Ford comme exemple de la longévité des logos automobiles. Ford utilise essentiellement le même logo depuis 116 ans. Cela m'a rappelé que Ford avait un jour envisagé de changer son emblème légendaire, et le créateur de ce nouveau logo non retenu était l'un des plus grands designers graphiques de tous les temps : Paul Rand.
Paul Rand, à ne pas confondre avec Rand Paul, a conçu des logos célèbres pour des entreprises aussi diverses que Cummins, Colorforms, IBM, NeXT et même le tristement célèbre logo d'Enron. C'était l'un des meilleurs designers de logos, il était donc logique que Ford se tourne vers lui pour une mise à jour dans les années 1960.
Avant d'examiner la proposition de Rand, parlons du logo original de Ford. Ce script orné était très courant à l'époque, et on le retrouve encore dans des logos créés au début du XXe siècle, comme ceux de Coca-Cola (1903) et General Electric (1909). Le logo de Ford, bien qu'iconique aujourd'hui, était en réalité assez générique pour son époque.
Rand a proposé un design qui respectait l'héritage du logo original tout en le modernisant. Les éléments clés étaient conservés, mais épurés : le script était plus net, le contour blanc intégré de manière élégante, et l'ovale bleu transformé en une forme plus stable, évitant les problèmes visuels des ovales traditionnels.
Dans un document détaillé, Rand expliquait ses choix : l'accent sur le 'F', l'ovale allongé, les ligatures entre les lettres. Son design était une version contemporaine du logo original, plus audacieuse et plus flexible, comme en témoignent les mockups sur des camions, des bateaux ou des cartes de visite.
Malgré la qualité de cette proposition et une tendance chez Ford à simplifier ses logos dans les années 50-70, la marque a finalement conservé son emblème historique. Peut-être était-ce le bon choix, mais on ne peut s'empêcher d'imaginer ce qu'aurait donné le design de Rand. Qui sait, peut-être attend-il sagement dans un coffre, prêt à resurgir au bon moment ?