Samsung reporte son usine de puces de 44 milliards de dollars au Texas : pénurie de clients en cause
Samsung retarderait le lancement de sa nouvelle usine de semi-conducteurs à Taylor, au Texas, en raison de difficultés à trouver des clients pour sa production. Selon des sources proches du dossier citées par Nikkei Asia, même si le géant coréen installe les équipements nécessaires, l'absence de demande rendrait l'usine inopérante. Initialement prévue pour produire des puces en 4 nm, l'usine doit désormais passer au procédé 2 nm pour rester compétitive face à TSMC et Intel.
Le chantier, démarré en 2022 avec un investissement initial de 17 milliards de dollars, a vu son budget porté à 44 milliards en 2024 pour inclure une seconde usine et des activités de R&D. Bien que le site soit achevé à 92 % en mars 2024, son ouverture, prévue initialement en avril, a été repoussée à octobre. Un cadre de la chaîne d'approvisionnement explique que les nœuds de production prévus initialement ne correspondent plus aux besoins actuels des clients.
Contrairement à TSMC, qui alimente déjà des clients américains comme Apple et Nvidia depuis son usine de l'Arizona, Samsung peine à trouver des débouchés. Le groupe taïwanais domine le marché avec 68 % de parts, contre seulement 7,7 % pour Samsung. Outre les défis commerciaux, Samsung doit aussi relever des défis techniques : recrutement de main-d'œuvre qualifiée, mise en place d'une nouvelle chaîne d'approvisionnement et calibration d'équipements ultra-complexes comme les machines de lithographie EUV.
Les tensions géopolitiques compliquent encore la situation. Les restrictions américaines sur les exportations de puces vers la Chine pèsent sur l'utilisation des capacités de Samsung, déjà inférieure à la moyenne du secteur. Malgré ces obstacles, le groupe maintient son objectif d'ouverture pour 2026, essentiel pour percevoir les 6,6 milliards de dollars de subventions du CHIPS Act.