À voir ou à éviter ? 'Attaque sur Londres : À la poursuite des poseurs de bombes du 7/7' sur Netflix, une série documentaire sur les attentats de 2005 et l'enquête marathon
La série documentaire en quatre parties 'Attaque sur Londres : À la poursuite des poseurs de bombes du 7/7', réalisée par Liza Williams, revient sur le pire attentat terroriste perpétré sur le sol britannique et sur l'enquête qui a suivi, plongeant Londres et le Royaume-Uni dans la panique quant aux responsables et à leurs potentielles prochaines cibles.
Le premier plan montre des images de Londres, tandis qu'on entend la voix d'un des hommes accusés des attentats du 7 juillet 2005, qui ont visé trois trains de métro et un bus, faisant 52 morts et 770 blessés. À travers des interviews de survivants, de journalistes, de responsables de l'application de la loi et de personnalités politiques comme l'ancien Premier ministre Tony Blair, la série décrit le matin fatidique du 7 juillet 2005, y compris les scènes horribles sur les lieux des explosions.
Dan Biddle, alors âgé de 26 ans, raconte avoir été debout dans le métro à côté d'un homme avec un sac à dos qui fixait sans cligner des yeux. Puis il y a eu un éclair, et le train a déraillé. Il a miraculeusement survécu, entouré de membres et de restes calcinés de passagers. Quatre ans après les attentats du 11 septembre aux États-Unis, de nombreux Britanniques se sont rapidement retournés contre les citoyens britanniques musulmans.
Mustafa Kurtuldu, un survivant, décrit comment la présentatrice de la BBC Katty Kay lui a demandé directement comment il se sentait, en tant que musulman pratiquant, que sa religion soit utilisée comme base pour ces attaques. Cela se passait alors que l'enquête n'avait même pas encore identifié les auteurs de ces attentats suicides, encore moins leurs motivations. Mais l'islamophobie s'est répandue comme une traînée de poudre.
Du côté du gouvernement, Blair, qui a quitté un sommet du G8 après les attentats, et d'autres cherchaient à savoir qui était responsable, même si les réponses sur comment le MI5, le MI6 et d'autres agences de renseignement avaient pu manquer les signaux avant-coureurs viendraient plus tard. Les forces de l'ordre, quant à elles, ont repéré quatre jeunes hommes avec de grands sacs à dos sur les images de vidéosurveillance de la gare de King's Cross le matin des attentats.
Leurs déplacements ont été retracés jusqu'à la gare de Luton, où leur voiture était toujours garée. La série rappelle des documentaires comme 'American Manhunt: Osama Bin Laden'. Comme d'autres séries documentaires récentes sur des attaques majeures, celle-ci se contente de décrire les horreurs du jour de l'attaque et de suivre pas à pas l'enquête qui a suivi, ce qu'elle fait de manière efficace.
Bien que l'ampleur des attentats du 7/7 n'approche pas celle du 11 septembre, une attaque suicide contre les transports en commun un matin de juillet a accompli deux choses : effrayer les gens dans leur vie quotidienne et attiser les divisions, surtout contre les Britanniques musulmans. L'impact de ce dernier point ne doit pas être sous-estimé, comme le montrent les témoignages de Kurtuldu et d'autres musulmans interviewés.
Les réalisateurs méritent des éloges pour avoir convaincu Blair de participer à un interview. Il est rare qu'un chef d'État s'exprime en profondeur sur une attaque terroriste survenue sous son mandat, mais son point de vue éclaire comment les dirigeants réagissent dans de tels cas, où les informations initiales sont éparses et souvent inexactes.
Les trois prochains épisodes détailleront l'enquête et comment le pays était sur des charbons ardents, craignant de nouvelles attaques. Au fur et à mesure que l'enquête progresse, on entend probablement parler de plus d'attaques contre les musulmans et de théories du complot entourant les attentats.
Le dernier plan montre une reconstitution d'un policier en armure ouvrant prudemment le coffre de la voiture garée à la gare de Luton. Kurtuldu reste en colère contre l'islamophobie flagrante qui a suivi les attentats, comme en témoigne sa voix lors de l'interview 20 ans après les faits.
La série évite la plupart des artifices des documentaires sur les grands événements passés et s'en tient aux faits. Compte tenu de la nature dévastatrice et effrayante des attentats, c'est tout ce dont on a vraiment besoin.