Nobu Matsuhisa : Quand la Main du Chef Devient une Œuvre d'Art
Nobu Matsuhisa, chef étoilé propriétaire de 55 restaurants dans 24 pays, refuse catégoriquement de porter des gants pour préparer ses sushis. Pour lui, les gants créent une barrière empêchant de transmettre son cœur à travers sa cuisine. Ce principe, tout comme son approche unique mêlant saveurs péruviennes à la tradition japonaise, est au cœur du documentaire « Nobu », dévoilé au Festival du Film de Tribeca et en salles aujourd'hui.
Dès son plus jeune âge dans une petite ville près de Tokyo, Matsuhisa a cultivé une passion pour les sushis. À 24 ans, il part à Lima pour ouvrir un restaurant japonais, une aventure de trois ans qui lui fera découvrir les épices péruviennes. Ces influences se retrouvent dans ses créations, comme le tiradito, un plat signature à base de pétoncles crus, de pâte de piment et de coriandre.
En 1987, il ouvre son premier restaurant à Beverly Hills, révolutionnant la scène culinaire américaine. Grâce à son associé Robert De Niro, un établissement Nobu voit le jour à Tribeca, attirant depuis des célébrités comme Gwyneth Paltrow ou Cindy Crawford, qui a même un menu à son nom.
Interrogé sur sa muse, Matsuhisa désigne simplement sa main. « C’est mon outil », explique-t-il, décrivant sa méthode « un à six » pour façonner les sushis avec précision et cœur. Pour préserver ses mains, il suit une routine rigoureuse : crèmes, bains de vapeur et même chambre hyperbare.
Chaque année, il invite proches et famille dans son bar à sushi à Los Angeles, observant avec bonheur leurs réactions. « Ils doivent les manger immédiatement pour sentir mon énergie », insiste-t-il. Ses mains sont aussi célèbres pour son #NobuPose, un geste signature où il pointe son interlocuteur sur les photos, préférant « l’action » aux poses statiques.