Pourquoi les déductions fiscales de Trump — pour les pourboires, prêts auto et plus — pourraient ne pas profiter aux bas revenus
Les nouvelles déductions fiscales proposées par le président Donald Trump — sur les prêts automobiles, les pourboires, les heures supplémentaires et pour les Américains âgés — n'apporteraient que peu d'avantages financiers aux bas revenus, selon les experts. Ces mesures font partie d'un vaste projet de loi soutenu par Trump et adopté mardi par les républicains du Sénat. Les déductions fiscales, qui réduisent le revenu imposable, profitent davantage aux ménages aisés qu'aux bas revenus, car leur valeur dépend de la tranche d'imposition. Carl Davis, directeur de recherche à l'Institute on Taxation and Economic Policy, souligne que les travailleurs aux revenus les plus modestes ne peuvent souvent pas du tout bénéficier de ces déductions. Le projet de loi, initialement intitulé «One Big Beautiful Bill Act», prévoit plus de 4 000 milliards de dollars de réductions d'impôts nettes. Parmi les nouvelles déductions figurent les intérêts sur les prêts auto (jusqu'à 10 000 $), les pourboires (25 000 $), les heures supplémentaires (12 500 $) et une déduction spéciale pour les seniors de plus de 65 ans (6 000 $). Cependant, ces déductions seraient temporaires (2025-2028) et soumises à des restrictions de revenu. Les ménages à faible revenu bénéficient déjà largement de la déduction standard (15 000 $ pour les célibataires, 30 000 $ pour les couples en 2025), ce qui limite l'impact des nouvelles déductions. De plus, 37 % des travailleurs recevant des pourboires en 2022 ne payaient pas d'impôt fédéral en raison de leurs faibles revenus, selon une analyse de l'Université Yale. La valeur des déductions varie aussi selon la tranche d'imposition : un ménage dans la tranche à 22 % économise 22 cents par dollar déduit, contre seulement 10 cents pour la tranche à 10 %. Certaines déductions sont par ailleurs difficiles à maximiser : pour déduire 10 000 $ d'intérêts sur un prêt auto, il faudrait un prêt d'environ 112 000 $, ce qui ne concerne que 1 % des emprunteurs. Enfin, le projet de loi inclut des crédits d'impôt plus avantageux pour les bas revenus, comme le crédit d'impôt pour enfants (porté à 2 200 $ à partir de 2025), mais 17 millions d'enfants n'en bénéficient pas pleinement car leurs familles ne gagnent pas assez.