Mark Zuckerberg déploie des sommes astronomiques pour recruter les stars de l'IA : un expert décrypte sa stratégie agressive
Mark Zuckerberg possède une liste nominative des meilleurs experts en IA, auxquels il propose des rémunérations faramineuses pour rejoindre Meta. Nino Paoli, boursier du Dow Jones News Fund chez Fortune, révèle les dessous de cette campagne de recrutement hors norme.
Dans un mémo interne divulgué par CNBC, le PDG de Meta a dévoilé les 11 premiers membres de ses Laboratoires de Superintelligence IA, débauchés chez OpenAI et d'autres géants technologiques. Cette annonce intervient plusieurs mois après le lancement personnel par Zuckerberg d'une chasse aux talents en IA, une initiative qui a pris ses concurrents de court.
Parmi les recrues figurent cinq anciens d'OpenAI partis quelques semaines après le rapport sur les tensions internes au sein de la direction. Le Wall Street Journal rapporte que Zuckerberg contacte personnellement les candidats potentiels. Sam Altman, PDG d'OpenAI, a révélé sur le podcast de son frère Jack que Meta proposait jusqu'à 100 millions de dollars de bonus de signature.
Ces offres mirifiques surviennent alors que le dernier modèle d'IA de Meta, Llama 4, a reçu un accueil mitigé. Edgar Perez, expert en technologies de pointe, analyse pour Fortune : "La dernière sortie IA de Meta n'a pas rencontré le succès escompté. Zuckerberg est peut-être désespéré de rattraper ses concurrents."
Meta a récemment embauché le PDG de Scale AI, Alexandr Wang, et l'ex-PDG de GitHub, Nat Friedman, pour diriger son équipe de superintelligence. Selon Perez, le vrai défi consiste maintenant à développer des modèles de raisonnement capables de rivaliser avec DeepSeek R1, Gemini 2.0 de Google ou la série o1 d'OpenAI.
"Zuckerberg veut intégrer des agents IA chez Meta," explique Perez. "Pour réussir, ces agents doivent maîtriser le raisonnement logique - une capacité que Llama ne possède pas encore." L'expert souligne cependant que même des salaires à neuf chiffres pourraient ne pas suffire face à une forte culture d'entreprise comme celle d'OpenAI.
Les méthodes de recrutement de Zuckerberg ont visiblement irrité la direction d'OpenAI. Dans un mémo interne cité par Wired, Mark Chen, directeur de la recherche, a comparé ces débauchages à "un cambriolage". Il a promis des contre-mesures, tout en jurant de préserver l'équité interne.
Certains observateurs doutent que cette frénésie d'embauches soit payante. Sur LinkedIn, l'investisseur Vineet Agrawal qualifie la stratégie de Meta de "désespérée" : "Le vrai talent suit les défis et la mission, pas seulement l'argent."