Iran évalue les dégâts et riposte après les frappes israéliennes et américaines sur ses sites nucléaires
L'Iran évalue actuellement les dégâts causés par les frappes aériennes américaines et israéliennes sur ses sites nucléaires, tout en maintenant une rhétorique belliqueuse. Cependant, Téhéran a laissé entrevoir mardi la possibilité de reprendre les discussions avec Washington concernant son programme nucléaire.
Fatemeh Mohajerani, porte-parole du gouvernement iranien, a reconnu lors d'un point presse que les sites clés de Fordo, Ispahan et Natanz avaient subi des « dommages sérieux ». Ces déclarations, rapportées par l'agence de presse officielle IRNA, marquent un tournant alors que le régime commence à révéler l'ampleur des destructions après 12 jours de guerre avec Israël.
Les frappes israéliennes, débutées le 13 juin, ont décimé les hauts gradés de la puissante Garde révolutionnaire et ciblé les missiles balistiques iraniens. Les installations nucléaires ont également été touchées, ce qu'Israël justifie par la proximité de l'Iran avec l'arme atomique. Bien que l'AIEA estime que Téhéran n'a plus de programme d'armement nucléaire structuré depuis 2003, le pays enrichissait récemment de l'uranium à 60%.
Le bilan humain officiel, revu à la hausse, fait état de 935 morts, dont 38 enfants et 102 femmes. Cependant, des ONG évoquent un nombre plus élevé de victimes. Malgré ces pertes, les autorités iraniennes, y compris le guide suprême Ali Khamenei, affirment avoir « gagné » cette guerre.
Des images satellites analysées par l'AP montrent des équipes d'évaluation sur le site de Fordo, où des engins de chantier inspectent les dégâts causés par les bombes américaines. Des questions persistent sur d'éventuels transferts de matériel nucléaire avant les frappes.
Alors que le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi n'exclut pas des négociations avec les États-Unis, les conservateurs iraniens fustigent toute ouverture vers l'Occident. Le journal Kayhan, dirigé par un proche de Khamenei, a même qualifié de « traîtres » ceux qui prônent le dialogue.