'C'est à la justice de juger cet homme' : Le procès du criminel de guerre nazi Klaus Barbie qui a ébranlé le monde
En juillet 1987, il y a 38 ans cette semaine, un criminel de guerre nazi surnommé le 'Boucher de Lyon' était condamné à la prison à perpétuité par un tribunal français pour crimes contre l'humanité. Klaus Barbie, ancien chef de la Gestapo à Lyon pendant la Seconde Guerre mondiale, s'était rendu coupable d'actes d'une cruauté inouïe envers la Résistance française et la population juive. Son procès a forcé la France à affronter les démons de son passé collaborationniste.
Pendant la guerre, Barbie avait pour mission d'écraser la Résistance et de déporter les Juifs. Il envoya environ 7 500 personnes dans les camps de concentration et en fit exécuter 4 000 autres. Après la guerre, protégé par les services secrets américains qui l'utilisèrent comme informateur, il parvint à fuir en Bolivie via 'la filière des rats'.
Ce n'est qu'en 1983 que les chasseurs de nazis Serge et Beate Klarsfeld le localisèrent, permettant son extradition vers la France. Son procès réveilla les douloureux souvenirs de l'Occupation, divisant à nouveau les Français entre résistants, collaborateurs et ceux qui avaient choisi la passivité.
Raymond Basset, ancien résistant torturé par Barbie, exprima son désir de vengeance mais reconnut que seule la justice pouvait juger l'ancien nazi. Le procès révéla l'ampleur des atrocités commises, notamment la déportation de 44 enfants juifs d'Izieu. Barbie fut finalement condamné pour 341 crimes contre l'humanité et mourut en prison en 1991.
Ce procès historique marqua un tournant dans la poursuite des crimes de guerre et obligea la France à reconnaître sa complicité dans la déportation des Juifs. Il démontra aussi la responsabilité des gouvernements occidentaux dans la protection d'anciens nazis au nom de la Realpolitik.