Le fonds de pension norvégien KLP se désengage de sociétés fournissant l'armée israélienne
Le plus grand fonds de pension norvégien, KLP, a annoncé le 30 juin 2025 qu'il cesserait toute relation commerciale avec deux entreprises fournissant du matériel à l'armée israélienne, matériel potentiellement utilisé dans la guerre à Gaza. Les sociétés concernées sont l'américaine Oshkosh Corporation, spécialisée dans les camions et véhicules militaires, et l'allemande ThyssenKrupp, productrice d'ascenseurs, machines industrielles et navires de guerre.
Kiran Aziz, responsable des investissements responsables chez KLP Kapitalforvaltning, a expliqué que cette décision faisait suite à des rapports de l'ONU en juin 2024 signalant que ces entreprises fournissaient des armes ou équipements utilisés à Gaza. Le fonds estimait que ces activités violaient ses principes d'investissement responsable, justifiant leur exclusion d'un portefeuille valant 114 milliards de dollars.
Jusqu'en juin 2025, KLP détenait 1,8 million de dollars d'actions Oshkosh et près d'un million chez ThyssenKrupp. Après consultation, Oshkosh a confirmé ses ventes de véhicules militaires à Israël, tandis que ThyssenKrupp a reconnu livrer quatre navires de guerre Sa'ar 6 entre 2020-2021 et prévoyait une livraison de sous-marin. Aucune des deux n'a pu prouver avoir effectué les contrôles nécessaires sur l'usage de leurs produits.
Cette décision s'inscrit dans une série de désengagements similaires. En 2021, KLP avait exclu 16 entreprises dont Motorola pour liens avec des colonies israéliennes illégales en Cisjordanie, ainsi que le groupe indien Adani Ports pour ses relations avec la junte birmane. En 2024, le fonds avait aussi vendu ses parts dans Caterpillar, dont les bulldozers militarisés servent à démolir des infrastructures palestiniennes.
Plusieurs grands investisseurs européens ont pris des mesures comparables. Le fonds souverain norvégien, le plus grand au monde, a désinvesti de Paz Retail et Bezeq pour leur rôle dans les colonies illégales. Le danois PFA et le britannique USS ont également coupé les liens avec des entreprises israéliennes en raison de la guerre à Gaza ou de l'occupation de la Cisjordanie.