Moteurs à injection directe : Pourquoi l'accumulation de carbone se produit (et comment l'éviter)
Les constructeurs automobiles vantent depuis longtemps les avantages de l'injection de carburant, promettant une efficacité et une puissance accrues. Cependant, avec l'adoption croissante de ce système (environ 73 % en 2023), de nombreux conducteurs font face à un effet secondaire problématique et relativement courant après seulement 32 000 km : l'accumulation de carbone sur les soupapes d'admission. Ce phénomène, bien que connu depuis les années 1950 grâce aux essais de Mercedes en compétition, pose désormais des défis aux véhicules de série.
L'injection traditionnelle, dite indirecte, place les injecteurs au-dessus des soupapes d'admission, permettant au mélange air-carburant de nettoyer naturellement ces dernières. Cette méthode, moins coûteuse et plus simple, favorise également une meilleure vaporisation du carburant. En revanche, l'injection directe, introduite massivement en 2004 avec l'Audi A6, injecte le carburant directement dans la chambre de combustion, augmentant ainsi la puissance mais laissant les soupapes vulnérables aux dépôts carbonés.
Les dépôts de carbone résultent d'une combustion incomplète, un phénomène inévitable dans tout moteur à combustion. Bien qu'un carburant de qualité puisse atténuer le problème, l'absence de nettoyage naturel dans les systèmes à injection directe aggrave la situation. Certains constructeurs, comme Toyota, ont opté pour une solution hybride, combinant les deux types d'injection pour minimiser ces dépôts.
Pour prévenir l'accumulation de carbone, plusieurs solutions s'offrent aux conducteurs. L'installation de séparateurs d'huile (oil catch cans) permet de capturer les résidus non brûlés avant qu'ils n'atteignent les soupapes. Éviter les trajets courts et utiliser régulièrement le régime maximal du moteur peut également aider à réduire les dépôts. Enfin, des additifs carburant spécifiques et, dans les cas extrêmes, un démontage du moteur, complètent l'éventail des solutions.