Supprimez immédiatement ces applications : 'Les risques sont trop élevés' selon les experts
Des dizaines de millions d'utilisateurs d'Android et d'iPhone sont avertis qu'ils ont installé des applications gratuites les exposant à des risques majeurs. Ces applications, principalement des VPN, pourraient transmettre des données sensibles à des entreprises sous contrôle du gouvernement chinois, selon un rapport du Tech Transparency Project (TTP) publié le 28 juin.
Le TTP a identifié une liste de VPN disponibles sur les stores d'Apple et Google, censés protéger la vie privée mais faisant exactement l'inverse. "Des millions d'Américains ont téléchargé des applications qui redirigent secrètement leur trafic internet via des entreprises chinoises", affirme le TTP. Malgré les alertes lancées en avril, ces applications restent disponibles six semaines après avoir été signalées.
Simon Migliano de Top10VPN met en garde : "Les risques sont trop grands pour les garder sur votre téléphone". Il recommande vivement d'éviter tous les VPN détenus par des sociétés chinoises. Google et Apple affirment respecter les lois en vigueur mais ne traitent pas différemment les applications en fonction de l'origine de leurs développeurs.
Lisa Taylor de vpnMentor explique que cela n'est "pas surprenant", car "la Chine utilise souvent différentes méthodes pour obtenir des informations personnelles de citoyens étrangers, généralement dissimulées derrière une façade légale". Les VPN gratuits seraient une couverture idéale pour ce type d'opérations, enregistrant souvent l'activité des utilisateurs malgré leurs déclarations contraires.
James Maude de BeyondTrust abonde : "Si vous ne payez pas pour un produit, c'est que vous êtes le produit". Ces services VPN illustrent parfaitement les coûts cachés des applications gratuites, où les utilisateurs cherchant plus de confidentialité alimentent involontairement des données à un État étranger.
Vijay Dilwale de Black Duck qualifie le rapport du TTP de "sérieux avertissement" montrant que les VPN, censés protéger la vie privée, peuvent présenter des risques sécuritaires majeurs, surtout lorsque leur propriétaire réel est dissimulé. Ces applications ayant accès à tout le trafic utilisateur, les implications dépassent largement la simple confidentialité individuelle lorsqu'elles sont gérées par des entités chinoises.
Le TTP note que tous les VPN identifiés sont listés comme gratuits, mais certains proposent des achats intégrés. Ce manque de transparence est l'une des principales raisons pour lesquelles les experts déconseillent les VPN gratuits, d'autant plus que les restrictions de contenu poussent les gens vers ces solutions.
Migliano souligne que "la véritable liberté et confidentialité sur internet dépendent de la transparence et de la confiance". Il critique Google et Apple qui continuent d'autoriser ces applications à haut risque malgré les preuves de leurs défaillances.
Randolph Barr de Cequence Security alerte sur des préoccupations de sécurité nationale : la nature obscure de ces applications concernant leur localisation géographique et leur propriété pose un problème majeur pour ceux manipulant des données sensibles. Il suggère des mesures d'atténuation comme une vérification approfondie des applications installées et une surveillance continue des flux de données.
Chad Cragle de Deepwatch renchérit : "Lorsque ces applications sont détenues par des entreprises chinoises cachées derrière des sociétés écrans, cela devient très préoccupant". Il appelle les plateformes à assumer leurs responsabilités, soulignant qu'il ne s'agit pas seulement de vie privée mais aussi de sécurité nationale.
Voici la liste des applications concernées :
App Store Apple : X-VPN, Ostrich VPN, VPN Proxy Master, Turbo VPN, Private Browser VPN, VPNIFY, VPN Proxy OvpnSpider, WireVPN, Now VPN, Speedy Quark VPN, Best VPN Proxy, AppVPN, HulaVPN, Pearl VPN.
Google Play Store : Turbo VPN, VPN Proxy Master, X-VPN, Speedy Quark VPN, Ostrich VPN, Snap VPN, Signal Secure VPN, VPN Proxy OvpnSpider, HulaVPN, VPN Proxy AppVPN.
L'application Android vpnify, initialement dans le rapport, a depuis déménagé hors de Chine et a demandé son retrait du rapport.