Amazon, Google, Meta et Uber frappés d'une taxe rétroactive de 2 milliards de dollars alors que Trump suspend les négociations commerciales avec le Canada
Le président américain Donald Trump a annoncé vendredi la suspension des négociations commerciales avec le Canada en réponse à la taxe sur les services numériques que ce dernier compte maintenir. Qualifiant cette mesure d'«attaque directe et flagrante contre les États-Unis», Trump a déclaré sur son réseau social que le Canada avait informé les États-Unis de son intention d'appliquer cette taxe dès lundi prochain. Cette taxe de 3% s'appliquera de manière rétroactive aux revenus générés par les utilisateurs canadiens auprès des géants technologiques américains comme Amazon, Google, Meta et Uber, leur infligeant une facture totale de 2 milliards de dollars.
Dans un message posté sur son réseau social, Trump a déclaré: «En raison de cette taxe scandaleuse, nous mettons fin immédiatement à TOUTES les discussions commerciales avec le Canada. Nous informerons le Canada des tarifs qu'il devra payer pour faire affaire avec les États-Unis dans les sept prochains jours.» Cette annonce marque un nouveau rebondissement dans la guerre commerciale que mène Trump depuis son entrée en fonction pour un second mandat en janvier dernier.
Les relations commerciales entre les deux pays ont connu des hauts et des bas, Trump n'hésitant pas à provoquer son voisin du nord en suggérant à plusieurs reprises son annexion comme État américain. Le Premier ministre canadien Mark Carney a réaffirmé vendredi que son pays continuerait à négocier «dans le meilleur intérêt des Canadiens». Trump, quant à lui, s'est montré confiant dans le retrait de cette taxe, déclarant dans le Bureau ovale: «Sur le plan économique, nous avons un tel pouvoir sur le Canada. Nous préférerions ne pas l'utiliser.»
La taxe sur les services numériques, adoptée il y a un an, cible spécifiquement les géants technologiques américains. Matt Schruers, PDG de la Computer & Communications Industry Association, a salué la réponse ferme de l'administration Trump face à ce qu'il qualifie de «taxe discriminatoire». Parallèlement, les deux pays négociaient pour alléger les droits de douane imposés par Trump sur les produits canadiens, notamment 50% sur l'acier et l'aluminium et 25% sur les automobiles.
Les échanges commerciaux entre les deux nations sont cruciaux: le Canada fournit 60% du pétrole brut importé par les États-Unis, 85% de leur électricité importée, et est leur principal fournisseur d'acier, d'aluminium et d'uranium. Daniel Beland, professeur de sciences politiques à l'Université McGill, souligne que cette taxe, bien que de nature domestique, alimente les tensions entre les deux pays depuis un certain temps en ciblant délibérément les entreprises technologiques américaines.