La technologie des appareils photo a énormément progressé. Pourquoi la photographie, elle, stagne ?
La technologie des appareils photo a connu des avancées spectaculaires ces vingt dernières années. Pourtant, la photographie, en tant qu'art, semble stagner. Pourquoi ?
Beaucoup de photographes affirment que 'ce n'est pas une question de technologie'. Pourtant, une caméra sténopé ne peut pas capturer un match de football comme le ferait un Sony a9 III. Mais comme le disait Zack Arias il y a des années, ce qui compte vraiment, c'est 'l'idiot derrière l'appareil'. Une vérité qui reste d'actualité.
Alors que les capteurs et processeurs modernes offrent des performances inédites, la créativité photographique régresse. Les réseaux sociaux et l'économie de l'attention poussent les photographes à se copier les uns les autres, privilégiant les contenus 'likés' plutôt que l'innovation.
Récemment, j'ai discuté avec des vétérans de la photo, nés bien avant l'ère numérique. Pour eux, la netteté absolue et la représentation fidèle de la réalité primaient. Le flou artistique ? Inconcevable. Pourtant, même le numérique ne capture qu'une interprétation de la réalité, tout comme l'argentique.
Aujourd'hui, les photographes passent plus de temps en post-production qu'à expérimenter in situ. Ils recherchent désespérément la validation en ligne au détriment de leur authenticité. Résultat ? Notre vision collective s'appauvrit.
Entre la fatigue oculaire due aux écrans et le manque de suivi optique, nous voyons moins bien qu'avant. Pire : nous avons désappris à utiliser notre imagination, préférant plagier les codes du cinéma ou des réseaux sociaux.
La solution ? Briser les codes. Créer des images qui perturbent notre perception du réel, sans tomber dans l'esthétique générique des IA. Comment ? En capturant des émotions multisensorielles directement à la prise de vue, sans retouche. Un défi créatif salvateur.