La reddition symbolique de Jamie Dimon face au Bitcoin : un tournant pour la finance traditionnelle
Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase, a longtemps été l'un des plus virulents sceptiques du Bitcoin. Cette semaine, il a pourtant annoncé que la banque autoriserait ses clients à en acheter, marquant un revirement historique pour le géant bancaire.
Lors de la journée des investisseurs de JPMorgan, Dimon a fait cette déclaration avec une grimace, tout en répétant ses critiques habituelles contre la cryptomonnaie. Il a notamment évoqué son utilisation présumée dans le financement du terrorisme et de la traite d'êtres humains. Mais le banquier a finalement concédé : « Je ne pense pas que vous devriez fumer, mais je défends votre droit de fumer. Je défends votre droit d'acheter du Bitcoin. Allez-y. »
Ce changement de position représente une victoire symbolique majeure pour la communauté Bitcoin. Malgré ses origines anti-establishment, la cryptomonnaie cherche depuis des années à obtenir une reconnaissance institutionnelle. Dimon, figure emblématique de la finance traditionnelle, avait jusqu'ici utilisé son influence pour décourager les investisseurs et ses pairs de s'y intéresser.
Le revirement de JPMorgan s'inscrit dans un contexte de pression concurrentielle croissante. Depuis janvier 2024, lorsque la SEC a approuvé à contrecœur les ETF Bitcoin, les géants de la finance comme BlackRock ont vu affluer des milliards de dollars dans ces produits. Morgan Stanley et Goldman Sachs ont rapidement emboîté le pas.
L'élection de Donald Trump a accéléré cette dynamique. Le nouveau président, qui s'est positionné en défenseur des cryptomonnaies, a immédiatement abrogé la réglementation SAB 121 de l'ère Biden. Cette mesure avait jusqu'alors dissuadé les banques de manipuler des actifs cryptographiques.
Face à cette nouvelle donne réglementaire et à la demande croissante de leurs clients fortunés, les établissements bancaires ont massivement adopté le Bitcoin. Goldman Sachs détient désormais plus d'un milliard de dollars en ETF Bitcoin, tandis que les PDG de Bank of America et Morgan Stanley ont exprimé leur intérêt pour les produits cryptos.
Dimon aurait pu maintenir la position fermement anti-Bitcoin de JPMorgan. Mais avec 3 000 milliards de dollars d'actifs sous gestion, la banque risquait de perdre des clients institutionnels et des particuliers fortunés souhaitant diversifier leurs portefeuilles en période de volatilité financière.
Le PDG a toutefois précisé que JPMorgan ne deviendrait pas gardienne des Bitcoins de ses clients, nécessitant le recours à un tiers de confiance. Cette décision pourrait entraîner un effet domino dans le secteur bancaire traditionnel, d'autant que la base clientèle massive de JPMorgan pourrait apporter un nouvel afflux d'investisseurs vers le Bitcoin.
Sans surprise, la communauté crypto a accueilli avec jubilation ce revirement. Sur Twitter, Cory Klippsten, PDG de Swan, a résumé l'événement en une phrase : « Jamie Dimon a plié le genou. » Ce moment marque sans doute un tournant dans l'histoire mouvementée entre Bitcoin et la finance traditionnelle.