Tesla lance ses robotaxis à Austin : promesses ambitieuses et questions en suspens
Tesla a commencé à proposer des trajets en Model Y sans conducteur à Austin, une décennie après les premières promesses – souvent non tenues – d'Elon Musk sur l'autonomie des véhicules. Ce lancement constitue le premier test grandeur nature de la vision de Musk : des voitures entièrement autonomes basées uniquement sur des caméras et une IA de bout en bout, une approche différente de celle de concurrents comme Waymo. Dimanche, des vidéos sur les réseaux sociaux et des sources locales ont confirmé ce que Musk laissait entendre depuis des mois : les trajets ont enfin débuté, avec un tarif symbolique de 4,20$ par course. Tesla a envoyé des invitations à des clients sélectionnés la semaine dernière, leur permettant de télécharger une application dédiée pour réserver des trajets. Le nombre exact d'invités reste inconnu, mais les posts sur X suggèrent que beaucoup sont des supporters fervents de la marque. Une page d'information publiée le 22 juin précise que le service fonctionnera quotidiennement de 6h à minuit, avec des restrictions possibles en cas de mauvais temps. Un employé Tesla occupera le siège passager avant en tant que « superviseur de sécurité ». La page fournit aussi des instructions sur l'application, la gestion des objets perdus et les règles à bord, mais reste évasive sur des détails que Waymo, présent à Phoenix, Los Angeles, San Francisco et Austin, partage habituellement. Musk indique que le service démarrera modestement, avec environ 10 Model Y 2025 circulant dans un secteur limité du sud d'Austin. Ed Niedermeyer, auteur d'un livre sur Tesla présent sur place, a repéré ce qui semble être un dépôt de robotaxis : un parking anonyme près d'Oltorf Street où des Model Y sans conducteur (mais avec un employé au volant) entraient et sortaient avant le lancement. Le jour J, il a observé des véhicules identifiés « robotaxi » quitter le site, l'employé étant cette fois passager. L'un d'eux a freiné brusquement à deux reprises, dont une fois à un carrefour, sans explication claire. Une vidéo montre que ces incidents sont survenus à proximité de véhicules de police garés. Avant le lancement, Musk n'a partagé que des bribes d'informations, souvent via ses supporters. Tesla a même tenté de bloquer des demandes d'accès à des documents publics par TechCrunch et Reuters, invoquant la confidentialité. Une stratégie notable est l'emploi de « superviseurs de sécurité », dont le rôle exact reste flou. Ils pourraient disposer d'un bouton d'arrêt d'urgence, mais ne sont probablement pas là pour intervenir activement. Contrairement à Waymo ou Cruise qui utilisaient des opérateurs humains pendant les tests (pas en phase commerciale), Tesla saute cette étape. Les véhicules utilisés ne sont pas les Cybercabs futuristes dévoilés en 2024, mais des Model Y équipées d'une nouvelle version « sans supervision » du logiciel Full Self-Driving. La caméra intérieure ne sera activée que sur demande ou en cas d'urgence, puis pour vérifier l'état du véhicule entre deux trajets. Tesla encourage les premiers utilisateurs à partager leur expérience, mais interdit les contenus montrant un mauvais usage du service (fumer, boire, etc.). Musk et son équipe ont célébré ce « aboutissement de dix ans de travail » sur X, bien qu'un utilisateur ait rapporté avoir eu besoin d'une assistance à distance pendant son trajet – un incident mineur selon lui.