La désinformation climatique élitiste : comment les médias et les intellectuels déforment la réalité
En tant que spécialiste des questions philosophiques liées au changement climatique, je constate avec frustration que les débats sont souvent parasités par des informations erronées, non pas venant du grand public, mais de professeurs d'université et de médias réputés. Contrairement aux idées reçues, la désinformation ne provient pas uniquement des climatosceptiques de droite, mais aussi d'une certaine gauche qui exagère les risques pourtant bien réels du réchauffement.
Le récent rapport de l'ONU sur la désinformation climatique illustre ce biais en se focalisant exclusivement sur le déni climatique d'extrême-droite, sans mentionner le catastrophisme excessif de certains environnementalistes. Pourtant, cette tendance à dramatiser les projections scientifiques a des conséquences politiques concrètes, notamment lorsqu'elle alimente des appels à censurer les opinions divergentes.
Un exemple flagrant est la couverture médiatique des rapports Carbon Majors. Des journaux comme The Guardian titrent régulièrement que "100 entreprises sont responsables de 71% des émissions", laissant croire qu'il s'agit de multinationales privées. En réalité, les principaux émetteurs sont des États et entreprises publiques - une nuance noyée dans le corps des articles.
Cette désinformation "élitiste" se propage aussi dans les études économiques sur le climat. Les médias présentent systématiquement les projections comme une baisse absolue du PIB, alors qu'elles comparent toujours avec un scénario sans réchauffement. Ainsi, une étude prévoyant une économie mondiale "46% plus faible" en 2100 signifie en réalité une croissance moindre, pas un appauvrissement.
Ces distorsions biaisent les débats politiques en occultant les véritables dilemmes éthiques : comment arbitrer entre croissance présente et bien-être futur quand nos descendants resteront probablement plus riches que nous, mais moins qu'ils ne l'auraient été sans changement climatique ?
La crise de confiance dans les médias traditionnels, dont les effectifs se réduisent comme peau de chagrin, aggrave le problème. Ni The Guardian ni le Globe and Mail ne sont désormais à l'abri des raccourcis trompeurs. Dans l'écosystème médiatique dégradé d'aujourd'hui, la désinformation climatique est un mal qui ne connaît pas de frontières politiques.