À vendre par le GOP : Nos terres publiques — et notre histoire partagée
Les terres publiques américaines sont à nouveau dans le collimateur alors que les républicains du Sénat travaillent sur leur propre version du "One Big Beautiful Bill Act" de Donald Trump, récemment adopté par la Chambre des représentants. Après avoir été contraints de retirer une disposition visant à vendre un demi-million d'acres, les sénateurs du GOP prévoient maintenant de mandater la cession de 2 à 3 millions d'acres de terres dans 11 États de l'Ouest, appartenant au Bureau of Land Management et au U.S. Forest Service. Cette initiative s'inscrit dans une série d'efforts visant à privatiser ces terres au profit d'intérêts commerciaux et étatiques, tout en augmentant leur exploitation minière, pétrolière et forestière. Le secrétaire à l'Intérieur Doug Burgum soutient cette mesure, et des documents divulgués révèlent l'intention de traiter ces terres comme des actifs jetables. Des experts alertent sur les risques pour des zones emblématiques comme Yosemite, Tahoe, ou les forêts nationales du Colorado. La gestion des terres publiques a des conséquences durables sur les inégalités sociales, la santé et l'environnement. Les Américains doivent résister à ces ventes massives et préserver ce patrimoine. Les terres publiques de l'Ouest américain, héritage de l'histoire coloniale, couvrent plus de la moitié de la région, avec des proportions atteignant 85% dans le Nevada. Ces terres, acquises par des traités et des guerres, ont été arrachées aux populations autochtones. Les conflits entre le gouvernement fédéral et les États de l'Ouest sur leur gestion perdurent depuis des décennies, comme en témoignent la Sagebrush Rebellion ou les affrontements armés récents. Les législateurs comme le sénateur Mike Lee de l'Utah défendent ces cessions, arguant de besoins en logement et de croissance économique. Mais moins de 0,1% de ces terres sont adaptées à l'urbanisation, et les zones récréatives ou écologiquement sensibles sont menacées. La privatisation risquerait d'aggraver les inégalités, de restreindre l'accès public et d'endommager l'environnement. Ces terres, symboles de l'histoire américaine, doivent rester un bien commun pour les générations futures.