Détection précoce de la maladie de Parkinson : une révolution dans le cérumen
Détecter précocement la maladie de Parkinson est crucial pour ralentir sa progression et améliorer la qualité de vie des patients. Une nouvelle méthode, analysant simplement le cérumen, pourrait révolutionner le diagnostic. Actuellement, aucun test définitif ne permet d'identifier les stades précoces de cette maladie touchant environ 10 millions de personnes dans le monde. Les médecins s'appuient sur des évaluations cognitives et motrices, souvent imprécises et subjectives, ou sur des examens d'imagerie éliminant d'autres pathologies sans confirmer Parkinson. Une autre approche consiste à observer la réponse aux médicaments spécifiques, méthode peu fiable. Cependant, des avancées prometteuses émergent. Début 2023, une étude révélait déjà le potentiel d'un simple test oculaire pour un dépistage précoce. Une piste particulièrement encourageante concerne l'impact de la maladie sur le sébum, cette substance grasse sécrétée par la peau. En 2021, des scientifiques ont identifié 10 marqueurs biologiques modifiés chez les patients Parkinson via des prélèvements cutanés non invasifs, permettant un diagnostic précis à 85%. Conscients des altérations potentielles du sébum cutané par l'environnement, des chercheurs chinois se sont tournés vers une source plus stable : le cérumen. Protégé des agressions extérieures, il offre une lecture plus fiable de la composition sébacée. Leur étude, menée sur 209 adultes (dont 108 atteints de Parkinson), a analysé les échantillons par chromatographie gazeuse et spectrométrie de masse. Quatre composés organiques volatils (COV) se sont révélés significativement réduits chez les malades. Un système d'IA entraîné sur ces données a ensuite distingué les patients avec une précision de 94%. Cette méthode non invasive et peu coûteuse pourrait devenir un outil diagnostique majeur. Toutefois, comme le souligne le co-auteur Hao Dong, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour valider son applicabilité à différents stades de la maladie, dans divers centres et populations. L'étude a été publiée dans la revue Analytical Chemistry. Source : American Chemical Society.